Le président français François Hollande a assuré vendredi à Bruxelles que le Ceta, ambitieux traité de libre-échange entre l'UE et le Canada, aurait des effets "favorables" sur l'emploi en France. "Compte tenu des liens que nous avons avec le Canada, cet accord sera encore plus favorable aux entreprises françaises (qu'aux autres entreprises européennes) et donc à l'emploi en France", a avancé le chef de l'État français lors de sa conférence de presse de clôture d'un sommet européen de deux jours à Bruxelles.
Questionné sur une étude d'une université britannique évoquant la destruction de 200.000 emplois en Europe et 45.000 en France si le Ceta entrait en vigueur, il s'est inscrit en faux, parlant de chiffres "totalement irréalistes". "Pourquoi voudriez-vous que nous prenions le risque de conclure un accord qui serait défavorable à l'emploi ?", s'est-il interrogé.
Le bon équilibre. Pour le président français, le Ceta est au contraire "une illustration de l'équilibre entre ce que nous devons rechercher comme ouverture et ce que nous devons affirmer comme principes". François Hollande a évoqué la préservation des indications géographiques mais aussi l'accès aux marchés publics canadiens, la préservation des normes sanitaires et environnementales ou encore la "régulation des conflits face aux comportements de groupes multinationaux".
Revoir le Tafta. Il a opposé le Ceta au TTIP (ou Tafta), l'accord de libre-échange laborieusement négocié par l'UE avec les États-Unis. "Finalement, la raison l'a emporté : ceux qui prétendaient qu'il était possible d'avoir un accord (sur le TTIP) d'ici la fin de l'année n'ont plus cette prétention", s'est-il félicité, soulignant que "le TTIP doit être revu profondément s'il doit, un jour, exister". Pour François Hollande, "il ne s'agirait pas maintenant (en s'opposant aussi au Ceta) de laisser penser qu'il ne serait plus possible d'avoir le moindre accord commercial avec quelque pays que ce soit".
Bientôt un dénouement pour le Ceta ? François Hollande a dit espérer un "dénouement" prochain de la discussion avec la région francophone belge de Wallonie qui bloque toujours cet accord. Un optimisme partagé par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. "Je ne désespère pas que nous trouvions une solution dans les prochains jours", a déclaré le Luxembourgeois lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet européen consacré, ce vendredi, à la politique commerciale de l'UE.