Le laboratoire Boiron a annoncé mercredi plus de 600 suppressions de postes en France, soit environ un quart de l'effectif dans le pays, et la fermeture d'un de ses trois sites de production, mettant cette décision sur le compte du déremboursement de l'homéopathie décidée par le gouvernement.
13 sites de Boiron français sur 31 seront fermés
Treize des 31 sites de Boiron en France seront fermés, dont l'usine de Montrichard, dans le Loir-et-Cher, entraînant au total la suppression de 646 postes, a indiqué le groupe, qui a présenté ce projet aux syndicats dans la matinée. Ce plan, qui ne concernera que la partie française des quelque 3.700 salariés du groupe dans le monde, est nécessaire pour "pérenniser l'entreprise et assurer son avenir et celui des salariés qui restent", a affirmé le groupe.
"Dans ce projet, il y a la création de 134 postes et aussi une nouvelle organisation de nos équipes commerciales pour pouvoir s'adapter à cette nouvelle donne", précise-t-il, ajoutant que les filiales à l'international ne sont pas concernées par "ce plan de réorganisation". Dans le détail, outre l'usine de Montrichard, 12 sites de préparation-distribution seront fermés, à Avignon, Belfort, Brest, Grenoble, Limoges, Niort, Paris-Bois d'Arcy, Paris-Ivry, Pau, Rouen, Strasbourg et Toulon.
Une situation mise sur le compte du déremboursement de l'homoépathie
Le laboratoire lyonnais, leader mondial du secteur, met en avant le rôle que joue, selon lui, la décision de dérembourser l'homéopathie prise par le gouvernement français, alors que la France représente quasiment 60% de ses ventes. Depuis le 1er janvier, l'homéopathie, qui fut un temps remboursée à 65% avant de tomber à 30%, ne l'est en effet plus qu'à 15%. Ce taux tombera à zéro en 2021. Cette décision avait été annoncée en juillet 2019 par le ministère de la Santé, au terme d'une longue polémique sur l'efficacité de l'homéopathie. A l'époque, Boiron avait affirmé qu'un déremboursement de l'homéopathie menacerait 1.000 emplois sur ses 2.500 en France.
Il y a eu "une campagne de déstabilisation très virulente depuis deux ans", affirme l'entreprise, qui dit continuer à "tout faire pour obtenir un moratoire et le maintien d'un remboursement". Le groupe, qui doit publier ses résultats annuels financiers dans la soirée mercredi, a confirmé s'attendre à une baisse de sa rentabilité en 2019. Ses ventes annuelles l'an passé, déjà publiées, sont en baisse de presque 8% à 557 millions d'euros, alors même que le déremboursement n'avait pas encore eu lieu.