Environ huit cadres sur dix (82%) veulent quitter Paris, selon une enquête publiée jeudi par Cadremploi. Ils en ont marre des embouteillages et des journées de travail interminables. Ils estiment que vivre dans d'autres régions leur permettrait de "subir moins de stress au quotidien" (72% de ces personnes interrogées), "préserver leur vie personnelle" (65%), s'offrir "plus de loisirs" (49%) et réduire leur temps de trajet jusqu'au travail (47%).
"Paris était une case obligatoire pour commencer"
Passer 50 minutes chaque matin dans le métro pour rejoindre son travail à la Défense, au nord-ouest de Paris, Mélanie n'en rêvait pas vraiment. Mais à la sortie de son école de commerce, comme beaucoup de ses camarades, elle n'a pas eu le choix. "Quand j'ai commencé à chercher du travail, j'étais en province et j'ai cherché un peu partout en France sauf à Paris... mais j'ai quand même trouvé à Paris. C'est là, quand on sort d'école, que l'on trouve des postes. Paris était une case obligatoire pour commencer", explique-t-elle.
Une case obligatoire pour trouver un emploi, mais aussi pour s'assurer un salaire confortable. C'est la stratégie adoptée par beaucoup de cadres, selon Aurélien, qui travaille dans l'immobilier. "Si on est en province et qu'on veut faire un gap salarial (gagner plus d'argent, ndlr), il faut repasser par Paris, pour après revenir en province", souligne le jeune homme.
Le réseau Île-de-France
Mais dans les faits, difficile de retrouver ensuite une situation comparable en province. Selon Guillaume, conseiller en finance, l'Île-de-France forme un réseau de cadres dont on ne peut pas vraiment s'éloigner. "Les métiers qu'on fait ici sont hypers spécifiques, on ne peut pas les exporter. Quand on fait du conseil pour les banques, il faut interagir avec le sièges des banques, donc oui, il faut travailler en Île-de-France", affirme-t-il. Et finalement, un cadre en informatique le confie : "un jour on se retourne et cela fait trente ans que l'on vit à Paris."