C’est un drôle de spectacle auxquels ont assisté les habitants de Toulouse et ses environs mercredi. Un convoi exceptionnel (le mot n’est pas galvaudé) a traversé la ville, longue file de semi-remorques chargées de gros tubes frappées d’un simple mot en lettres blanches : Hyperloop. Le projet de transport en capsules imaginé par Elon Musk avance doucement mais sûrement. Dernier développement en date, sur les bords de la Garonne donc : la société américaine HyperloopTT a réceptionné sa piste d’essai. Le chantier a commencé…
Deux pistes d’essai. Les énormes tubes de métal ont traversé Toulouse en direction de l’aérodrome de Francazal, à quelques encablures. L’ancienne base militaire abrite le centre de recherche et développement installé en début d’année par HyperloopTT, entreprise fondée par Dirk Alhborn en 2013, sur conseil d’Elon Musk. Mais le milliardaire visionnaire à l’origine du concept n’est pas lié à la société. L’objectif d’HyperloopTT est de concrétiser cette idée un peu folle de transport de passagers dans des capsules lancées à très grande vitesse dans des tubes.
Cette fois, l’Hyperloop prend corps. Le chantier de cette première piste française, longue de 320 mètres et uniquement dédiée aux essais, a commencé jeudi. Chaque tube, long de 20 mètres et haut de quatre mètres pèse 65 tonnes. Selon La Dépêche, la piste, posée en sol, sera opérationnelle fin 2018. Elle servira le temps que le terrain acquis par HyperloopTT soit dépollué. Car ce n’est que le début : une seconde piste, longue d’un kilomètre, sera construite à partir de novembre, avec livraison prévue en 2019. Une "vraie" piste, placée à six mètres du sol sur des pylônes, qui sera le lieu de référence pour les tests en condition réelle.
Jusqu’à 600 km/h, voire plus. Des pistes c’est bien, mais des capsules c’est mieux. Le prototype imaginé par l’entreprise pour le transport de passagers est assemblé en Espagne et doit être livré à Toulouse en juillet. Longues de trente mètres et "dotées d'un diamètre intérieur de quatre mètres, les capsules seront capables de transporter à la fois des passagers et des conteneurs de fret", explique le PDG d’HyperloopTT Dirk Ahlborn à La Tribune. "Le transport de passagers est toujours notre priorité. Cela représente une part importante dans notre modèle économique. C'est l'usage qui suscite le plus d'intérêt au sein de la population avec l'idée de relier rapidement les grandes métropoles."
" Le Moyen-Orient est un bon candidat. L'inde et la Chine aussi. "
En effet, le projet Hyperloop doit révolutionner le transport de passagers dans les années à venir. Elon Musk estime que les capsules pourraient se déplacer deux fois plus vite qu’un avion, permettant par exemple de relier San Francisco et Los Angeles, distantes de 550 kilomètres, en à peine 30 minutes. Un doux rêve car pour l’instant les capsules testées par d’autres entreprises n’ont pas atteint plus de 600km/h. Pas encore les 900 km/h d’un avion de ligne, mais tout de même deux fois plus rapide qu’un TGV…
La France devra attendre. Le début imminent des premiers essais rapproche un peu plus de nous la date de commercialisation de l’Hyperloop. "Nous annoncerons le lieu de notre première ligne commerciale dans six mois", avance Dirk Ahlborn. Malheureusement, ce ne sera pas en France, ni même en Europe probablement. "Nous travaillons d'ores et déjà avec les Émirats arabes unis. Le Moyen-Orient est certainement un bon candidat. Nous avons aussi travaillé avec l'Inde et la Chine. Ce sont les endroits où nous avons le plus de chances de lancer nos lignes puisque c'est là où les pays ont les besoins de transport les plus importants pour se développer", détaille le patron d’HyperloopTT à La Tribune. Il faudra donc encore patienter avant de faire un Paris-Marseille en une heure. Mais le futur est lancé à très grande vitesse…