Ikea veut séduire les populations urbaines. Le numéro un mondial de l’ameublement, qui a vécu une année 2018 difficile, a ouvert lundi à Paris son premier magasin conçu spécialement pour les centres-villes. "C’est un test pour implanter des magasins dans les centres-villes, plus accessibles pour les gens", explique Walter Kadnar, directeur général d’Ikea France, interrogé par François Geffrier dans l’Interview éco sur Europe 1.
Un magasin quatre fois moins grand qu’un magasin "traditionnel"
"C’est un événement pour nous. C’est la première fois qu’on trouve un magasin de cette taille dans un centre-ville. Nous avons créé ensemble, avec les Parisiens, ce magasin. Les clients ont apprécié la nouvelle façon de présenter nos produits : ils découvrent des maisons où ils peuvent se retrouver, et il y a une vraie interaction avec les vendeurs", se réjouit Walter Kadnar. Le magasin ouvert à Paris, situé dans le quartier de la Madeleine (Ier arrondissement), s’étend sur 5.400 mètres carrés, une superficie quatre fois inférieure aux traditionnelles "grands magasins" de l’enseigne suédoise.
"Se rapprocher des Parisiens"
"On adore nos grands magasins, et on va continuer d’investir dedans car nous sommes persuadés qu’ils ont un avenir. Le magasin à Paris est une offre complémentaire, c’est vers ça qu’Ikea veut se tourner", poursuit le directeur général d’Ikea France. "Le magasin à Paris est une première étape pour se rapprocher des Parisiens. On va toucher deux millions de personnes qui seront à quelques minutes du magasin, ce qui n’est pas le cas avec nos grands magasins en Île-de-France. Tous les gens n’ont pas de voiture à Paris, ils sont donc contents de voir un magasin qui ouvre en centre-ville".
7.500 suppressions de postes dans le monde d’ici à 2020
Si l’essai parisien est transformé, Ikea pourrait développer ce concept de magasin dédié aux centres-villes dans d’autres régions du monde. "Il y aura une ouverture à Moscou, en juin prochain, et nous avons des projets à New York, Shanghai, Pékin, ou en Inde", conclut Walter Kadnar.
Ikea est confronté à une période difficile, avec l’annonce à l’automne dernier de 7.500 suppressions de postes dans le monde d’ici à 2020, après avoir dégagé en 2018 un bénéfice net en baisse de 40% à 1,47 milliard d’euros.