Sommes-nous encore au mois de mai... ou en novembre ? La question se pose tant la grisaille peine à céder sa place au soleil et à des températures plus clémentes. Conséquence, les Français désertent les terrasses au grand dam des restaurateurs. Sur la terrasse d'une petite brasserie parisienne, seulement deux courageux bravent la grisaille. Une fréquentation à l'image du mois de mai catastrophique, déplore le gérant.
Des recrutements repoussés
"Il y a eu des jours où vraiment, on a fait les services avec les collègues, on se regardait dans le blanc des yeux. On a fait 20 couverts un midi. Alors qu'un service correct normalement, c'est 70 à 80 couverts", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Alors, à quelques rues d'ici, Christine, une restauratrice, a les yeux rivés sur l'application météo : "Aujourd'hui, à 19 heures, il va pleuvoir. Donc c'est super pour l'afterwork", ironise-t-elle. "Normalement, à cette époque de l'année, on est sur une fermeture vers 22-23 heures. Mais actuellement, on est resté sur un horaire de fermeture à 21 heures. On s'était dit : 'Cette année, on recrute dès début mai. Finalement, on est passé à début juin", poursuit-elle.
Les Jeux comme salut ?
Son chiffre d'affaires a baissé de 30% par rapport à l'année dernière. Même constat pour le patron d'une brasserie du quartier d'affaires de La Défense. "Par contre, les charges continuent à courir. On a les impôts, les salaires, ce qui est normal, et tout ce qui va avec. On se serre la ceinture, on fait attention, on sent une vraie difficulté", regrette-t-il.
Les restaurateurs espèrent désormais que le beau temps reviendra au mois de juin et misent sur les Jeux olympiques de Paris pour renflouer les caisses.