Les chauffeurs dénoncent la nouvelle politique tarifaire de la plateforme, qui prévoit l'introduction d'une "commission variable pouvant atteindre 40% ou plus sur certaines courses". Cette mesure aurait un impact sur le prix des courses, pus chères pour les clients, tandis que les chauffeurs seraient moins bien rémunérés.
Des chauffeurs VTC ont organisé une opération escargot ce mardi matin en région parisienne, sur l'autoroute A1 entre l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle et Aubervilliers, où se trouve le siège français d'Uber. Ils protestent notamment contre la nouvelle politique tarifaire de l'entreprise américaine. La manifestation, organisée à l'appel du syndicat FO-INV, vise aussi à faire pression pour "instaurer tout de suite un numerus clausus dans le secteur du VTC et arrêter les formations à 20 euros" payées par les plateformes, a indiqué à l'AFP le secrétaire général du syndicat, Brahim Ben Ali.
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"20% des commandes ne sont pas honorées"
La semaine dernière, les VTC avaient organisé des opérations escargot pendant trois jours consécutifs à Toulouse. Mercredi 13 novembre, ils prévoient de bloquer le marché de Rungis dès 5h00 du matin. Des mobilisations sont prévues toutes les semaines, les mardi et mercredi, a précisé Brahim Ben Ali. FO-INV dénonce le nouveau système de tarification déployé par Uber à partir du 21 novembre. Il prévoit "d'introduire une commission variable pouvant atteindre 40% ou plus sur certaines courses, en remplacement de la commission fixe actuelle de 25%".
Uber justifie cette modification par le fait qu'"aujourd'hui, 20% des commandes ne sont pas honorées", n'étant acceptées par aucun chauffeur. "Les frais de service (aussi appelés +commission+) vont devenir variables tout en restant à leur niveau actuel moyen de 25%", précise l'entreprise.
Une "mascarade"
Les chauffeurs pourront fixer eux-mêmes le niveau de tarification des courses qu'ils veulent recevoir et "Uber pourra rendre les commandes moins honorées par les chauffeurs plus attractives en appliquant un taux de service réduit". Au printemps dernier, un accord fixant un revenu minimum à 30 euros de l'heure, neuf euros par course et un euro du kilomètre a été signé entre les syndicats VTC et les représentants des plateformes.
Mais FO-INV, qui refuse de participer au dialogue social au sein de l'Arpe (Autorité de régulation des plateformes d'emploi), dénonce des accords qui "ne sont qu'une mascarade destinée à faire gagner du temps aux plateformes". Celles-ci "continuent leur guerre des prix au détriment des chauffeurs" avec pour conséquence "une précarité croissante" des travailleurs, selon le syndicat.