Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, l'a répété le 20 mai en Conseil des ministres : le prélèvement de l'impôt à la source se fera. Évoqué par l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault en 2013, le sujet était pourtant resté dans les cartons depuis le départ de l'ancien premier ministre fin mars 2014. Il y a deux semaines, le ministre des Finances Michel Sapin avait même émis des réticences sur sa réalisation d'ici la fin du quinquennat. Mais selon les informations d'Europe 1, François Hollande tient tout de même mordicus à sa mise en œuvre. Et rapidement.
"Je veux, j'exige". Le président de la République a réuni il y a quelques jours à l’Elysée les deux têtes de Bercy, Emmanuel Macron et Michel Sapin, ainsi que plusieurs représentants de l’administration fiscale. Il leur a dit clairement : "je veux, j’exige un mécanisme précis et opérationnel avant 2017 ". Un volontarisme qui donne des sueurs froides aux fonctionnaires de Bercy, mais aussi à une partie de la gauche. Comme le confie un ministre : "nous n’avons aucun intérêt à reparler des impôts maintenant, les Français nous suspecteront toujours de vouloir les augmenter".
Un calendrier bientôt dévoilé. Mais François Hollande n’entend rien de ces réserves. La preuve : dans le courant du mois de juin, il va proposer en Conseil des ministres un calendrier précis. Qui prévoira une mise en œuvre totale avant la fin du quinquennat ? Non, mais au moins une impulsion. Le chef de l'Etat souhaite amorcer cette réforme, poser les premières pierres, car il pense que le sujet est consensuel et qu’aucune majorité ne reviendra dessus en 2017.
L'impôt à la source, c'est quoi déjà ? Avec ce dispositif, votre impôt sur le revenu est directement déduit de votre salaire. Votre salaire baisse, mais le montant qu'il reste est vraiment net. Vous pouvez le dépenser tel quel, sans économiser pour payer en fin d'année. Surtout, la différence, c'est qu'avec le prélèvement à la source, l'impôt ne sera plus calculé sur les revenus de l'année précédente, mais sur ceux de l'année en cours. C’est un sérieux avantage, puisque vous évitez de payer des impôts déconnectés de votre situation financière actuelle.