Verser des indemnités aux travailleurs contraints de prendre leur véhicule pour aller travailler, et touchés de plein fouet par la hausse du prix des carburants. À peine annoncée, mardi en exclusivité sur Europe 1, la piste évoquée par Emmanuel Macron et calqué sur l'exemple des Hauts-de-France, a fait l'unanimité… contre elle. Notamment auprès des régions, qui ne veulent pas être les seules à payer.
Des collectivités déjà très sollicitées. Le chef de l'Etat veut élargir à l'ensemble du pays ce dispositif déjà testé dans la région Hauts-de-France, à savoir une aide de 20 euros mensuels pour ceux qui doivent faire plus de 30 kilomètres pour aller travailler. Mais pour Hervé Morin, président de l'association Régions de France, le rôle des régions n'est pas de compenser les mesures fiscales prises au niveau national. "Estimer que la seule solution au matraquage fiscal qu'a décidé le gouvernement, c'est de demander à des collectivités - qui font des efforts dans d'autres domaines - de compenser les recettes que l'Etat touche, on est quand même dans un système qui s'approche de la patate chaude", dénonce-t-il au micro d'Europe 1.
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"Ça ne va pas marcher". Pour d'autres élus, la mesure d'Emmanuel Macron est datée, et ne va pas dans le bon sens, soit celui d'une réduction du nombre d'automobilistes qui circulent seul à bord de leur voiture. "Je n'ai pas vu une région qui veut dupliquer ce dispositif", assure Michel Neugnot, premier vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté. "Qui va payer ? Il n'y a que les régions qui sont en situation de payer, de par leurs compétences. Ça ne va pas marcher", prévient-il sur notre antenne.
Les régions Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France et Bretagne, elles, misent plutôt sur le covoiturage généralisé, en lien avec les entreprises. De son côté, la Normandie, dirigée par Hervé Morin, préfère proposer des aides de 2.000 euros à l'achat d'une voiture électrique.