Plus de 200 entreprises ont frappé à la porte du ministère du Travail. L'État a déjà accepté de les indemniser à hauteur de 2,5 millions d'euros.
206 entreprises impactées par le mouvement des "gilets jaunes" ont sollicité l'aide de l'État, qui a déjà accepté de les indemniser à hauteur de 2,5 millions d'euros, selon les informations d'Europe 1. Le préjudice a touché environ 5.000 emplois et représente près de 300.000 heures de chômage partiel, a-t-on appris vendredi auprès du ministère du Travail. Cette aide de l'État ne pourrait être qu'un début, en raison du nombre d'entreprises touchées de près ou de loin par le mouvement.
Chez Plastic Omnium, une entreprise qui livre des réservoirs de voitures à Peugeot-Citroën, la production a par exemple dû être arrêtée mercredi soir de 22h à 1h50 du matin sur le site de Mulhouse, en raison d’un blocage de manifestants. 210 véhicules ont ainsi été impactés. Le même cas s'est produit à Sochaux, mercredi de la semaine dernière, avec 900 véhicules concernés.
"Je n'avais pas les moyens de perdre de l'argent". Une mésaventure est arrivée également à Nicolas Guyamier, dirigeants des transports par camion Guyamier (100 camions, 120 chauffeurs au total). "On a eu 50 véhicules qui ont été fortement ralentis. Ça représente 2.200 heures qui ont été payées à des chauffeurs qui n’ont malheureusement pas pu livrer la marchandise à temps et qui ont perdu du temps. Moi, dans l’exploitation et dans le service de ma structure commerciale, je n’avais pas les moyens de perdre de l’argent", témoigne-t-il.
Il a donc contacté les services de l’Etat (la Direccte) et sera dédommagé. "C’est simple et bien fait, il y a tout un tas de renseignements à remplir : donner le nom de chaque conducteur, qui a été perturbé, et expliquer le motif. Le lendemain, on a reçu une notification de décision, avec le nombre d’heures qui nous ont été allouées par l’Etat. J’ai demandé 2.200 heures, et on m’a affecté 1.750 heures."
Les entreprises de 17 villes pourront demander à travailler le dimanche. Autre information révélée par Europe 1 : la liste des villes où des entreprises ont demandé une dérogation au préfet pour pouvoir travailler le dimanche dans les semaines qui viennent, afin de compenser les pertes liées aux blocages. Dix-sept villes sont concernées dans toute la France. Les préfets ont pour consigne du gouvernement de répondre vite, et favorablement, quand les entreprises touchées entrent dans les cas régis par la loi.
Les villes concernées sont Toulouse, Lyon, Grenoble, Nantes, Poitiers, Rennes, Colmar, Strasbourg, Brest, Angers, Lille, Auray, Vannes, Rouen, Villeurbanne, Clermont, Tourville.