Selon eux, manger cinq fruits et légumes par jour, cela coûte de plus en plus cher. Interfel, l'interprofession des fruits et légumes frais, en appelle donc à deux mesures chocs qui doivent être dévoilées officiellement mardi matin, dont une baisse de la TVA. Des propositions que révèle Europe 1 en avant-première, et qui ne manqueront pas de faire du bruit dans les allées du Salon de l'Agriculture.
Une TVA nulle et des bons d'achat. "On propose d'agir sur la TVA, spécifiquement sur les fruits et légumes", explique auprès d'Europe 1 Laurent Grandin, le président d'Interfel, qui rappelle que cette taxe est actuellement de 5,5% sur ce type de denrée. "L'objectif est d'être le plus près possible de zéro en fonction des arbitrages qui seront faits", précise-t-il.
Autre mesure mise en avant par l'organisme : la mise en place de bons d'achat fléchés fruits et légumes à destination des ménages les plus modestes. "Nous en avons parlé au président de la République", glisse Laurent Grandin, qui assure que l'idée a été plébiscitée dans le cadre du "grand débat national". "Très clairement, ça m'a plutôt l'air de faire l'unanimité."
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Le pouvoir d'achat des Français entamé par la conjoncture. Ces deux propositions se veulent d'abord une réponse à une forte augmentation des prix liée à la sécheresse cet été. Près de sept français sur dix ont perçu cette hausse, à en croire le baromètre Interfel/France Agrimer publié mardi.
Les 50 ans et plus, ainsi que les inactifs, ont été les plus sensibles à cette hausse des prix, toujours selon ce sondage. Cette augmentation, observée sur les fruits dès cet été, a aussi touché les légumes racines à l'automne, avec des prix en progression de 15 à 20 %, soit 20 à 30 centimes d'euros de hausse en moyenne. Le président d'Interfel estime donc que face à cette conjoncture difficile, une réponse doit être apportée aux plus fragiles.
Une question de santé publique. Autre argument mis sur la table par l'interprofession : les enjeux de santé et notamment la lutte contre l'obésité. Pour atteindre les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé, il faudrait, selon la filière, doubler la consommation actuelle de fruits et légumes. Le débat est lancé. Reste maintenant à savoir quel sort le gouvernement réservera à ces propositions.
Didier Guillaume botte en touche. Du côté du gouvernement, la porte semble fermée. Interrogé par Europe 1, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a jugé d'une part que le gouvernement avait déjà fait beaucoup pour la filière. "Nous avons exonéré de charges les travailleurs occasionnels demandeurs d'emplois, c'est-à-dire les travailleurs saisonniers. Nous avons baissé de 100 millions la fiscalité pour l'agriculture", égraine-t-il. D'autre part, le ministre enjoint la filière à se tourner vers le bon interlocuteur. "Il faut qu'ils demandent à l'Union européenne, car ça dépend d'elle."