L'annonce devrait tomber officiellement vendredi : 7.500 postes supprimés chez Air France d'ici deux ans, parmi lesquels 1.025 suppressions pour la filiale régionale Hop, particulièrement touchée. A Morlaix, c'est donc l'inquiétude : le site de maintenance et d'entraînement finistérien devrait être le plus concerné avec 276 postes supprimés dans une ville déjà hautement sinistrée, où l'industrie aéronautique a été florissante. Europe 1 s'est rendue sur place.
"C'était notre bébé"
Quelque 800 personnes travaillaient sur le site de Morlaix il y a sept ans. Ils ne sont plus que 276 aujourd'hui. Et le Centre de Maintenance devrait être purement et simplement rayé de la carte d’ici à 2023, un cataclysme dans une ville de 15.000 habitants dont le taux de chômage dépasse les 20% !
"On est en colère, c'était notre bébé. On avait participé à créer cette entreprise...", déplore sur Europe 1 Benoît, 33 ans d’ancienneté. "C'est vraiment une catastrophe. Ici, il y a des gens qui travaillent en famille, le mari et la femme, trop jeunes pour être à la retraite, trop vieux pour trouver autre chose. Et puis ici dans le milieu aéronautique, il y a rien, obligés de partir. Les gens sont effondrés, moralement ce n'est pas facile à vivre, on fait notre travail de deuil entre nous, on va perdre quelque chose de gros, une famille. C'est un déchirement."
Le maire de Morlaix demande un rendez-vous à Édouard Philippe
Ce qui le met le plus en colère, dit-il, c'est que "ce n'est pas cohérent ! Si on prête de l'argent c'est pour sauver, pas pour tuer." Après la crise du coronavirus, Air France a en effet reçu de la part de l'État français, actionnaire d'Air France-KLM, un soutien financier de 7 milliards d'euros, dont 4 milliards de prêts bancaires garantis et 3 milliards de prêt direct.
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"On ne se laissera pas faire !", clame le nouveau maire socialiste de Morlaix qui demande au Premier ministre un rendez-vous express et appelle à une mobilisation de tous les élus bretons pour sauver la plate-forme.