Près d’un étudiant sur deux a déjà supprimé un repas. Ce chiffre édifiant est tiré d’une étude de l’association Cop1. Après avoir payé leur loyer et leurs charges, 50% des étudiants ont un reste à vivre inférieur à 100 euros. Alors pour se nourrir, certains ont fait le choix de voler. C’est le cas de ces étudiants contactés par Europe 1.
"Je me retrouve sur la paille"
Après avoir payé toutes ses charges, Maxime, étudiant en histoire, n’a plus qu’une trentaine d’euros pour vivre chaque mois. "Au supermarché, par moment, on va prendre quelque chose qu'on ne va pas forcément passer, car je ne peux pas le payer et ce sont des produits alimentaires de base", admet-il au micro d'Europe 1. Les banques alimentaires ne peuvent pas tout et il lui arrive même de sauter des repas. Le vol, c’est vraiment son dernier recours. "Je me retrouve sur la paille assez rapidement dans les premiers jours du mois. Du coup, c'est un peu l'inquiétude à chaque fois de savoir comment je vais faire pour m'en sortir", reconnaît l'étudiant.
Sous la pression de l’inflation, Emma aussi s’est mise à voler, de temps en temps, dans les supermarchés. Le virement que sa famille lui fait, 500 euros par mois, ne suffit pas. "Ce que je vais voler quand ça m'arrive, ce sont les choses les moins chères pour essayer de minimiser le vol. Donc des sauces pour les pâtes ou des produits menstruels", détaille-t-elle. Et puis certains ont même leur technique pour ne pas renoncer à leurs produits préférés. Comme Camille, 21 ans, et les pommes Pink Lady. "Jen pèse par exemple quatre et après j'en rajoute une ou deux histoires d'en avoir un peu plus", avoue la jeune étudiante. L’année dernière déjà, les vols dans les supermarchés et les petits commerces avaient augmenté de 14%.