Activision Blizzard, l'un des principaux éditeurs de jeux vidéo sur console, à l'origine notamment de la saga "Call of Duty", prend résolument le virage du mobile. Activision a en effet annoncé lundi soir le rachat de King Digital Entertainment, l'éditeur britannique de Candy Crush, pour environ 5,9 milliards de dollars, soit 5,3 milliards d'euros. La transaction devrait être bouclée d'ici au printemps 2016, sous réserve du feu vert des actionnaires et des autorités compétentes.
Un mariage entre poids lourds. Si ce rachat fait l'objet de tant d'attentions, c'est parce que les deux mariés ne sont pas n'importe qui : Activision est l'un des plus gros éditeurs de jeux vidéos sur console. Il est notamment à l'origine des séries "Call of Duty", "Guitar Hero", "Destiny" ou encore, pour les gamers plus âgés, de la série Tony Hawk. Sans oublier les licences de l'éditeur Blizzard, qui a fusionné avec Activision en 2008 : "Diablo", "Warcraft" et "Starcraft".
Créé en 2002, King Digital Entertainment, éditeur du célèbre Candy Crush, est un poids lourd d'un autre genre : il ne s'adresse pas aux gamers mais à tous les possesseurs d'un smartphone. Souvent gratuits au départ, contrairement aux jeux traditionnels, ses jeux proposent par la suite aux joueurs de payer pour obtenir des accessoires virtuels les aidant à progresser dans le jeu ou passer à une nouvelle phase quand ils sont bloqués.
Un demi-milliard d'utilisateurs. Le mariage de ces deux mastodontes complémentaires va donc donner naissance à un acteur incontournable des jeux vidéos, puissant dans le jeu traditionnel sur console et dans le "freemium", ce jeux gratuits qui peuvent rapidement coûter cher. L'opération devrait aboutir à la formation d'un nouveau géant mondial avec "plus d'un demi-milliard d'utilisateurs actifs dans 196 pays" et un portefeuille comprenant "10 des marques les plus emblématiques au monde" dans le secteur des jeux vidéo, précise le communiqué. "L'addition des activités très complémentaires de King va positionner Activision Blizzard comme un leader mondial dans le divertissement interactif, à travers le mobile, les consoles et les PCs, et positionner l'entreprise pour sa croissance future", ajoute-t-il.
Être fort à la fois sur console et téléphone. Aussi puissant soit-il, Activision avait tout intérêt à mettre la main sur un spécialiste du jeu sur smartphone : c'est là que le potentiel de croissance est le plus important. Après l'avoir refusé pendant des années, Nintendo s'est d'ailleurs lui aussi résolu à investir les smartphones. Étape indispensable de sa diversification, Activision réalise cette opération au meilleur moment : il profite de la mauvaise passe que traverse King digital depuis 2014 pour l'avaler. Ce dernier peine à renouveler le succès de Candy Crush et a vu sa valeur fondre.