L'échéance est encore lointaine, en 2024, mais la course aux Jeux olympiques est déjà lancée et s'accélère même. Le Comité international olympique (CIO) a fixé à mardi minuit la date limite de dépôt des lettres d'intention des villes et comités nationaux olympiques requérants. Paris, candidate, a envoyé la sienne samedi, mais le plus dur reste à faire : convaincre le CIO, une bataille de longue haleine qui nécessite de l'argent. Sauf que du côté des entreprises françaises, on ne se presse pas pour financer cette campagne.
Les entreprises françaises pas encore à l'heure olympique. Parce que le sport moderne repose de plus en plus sur le sponsoring et le mécénat, les comités olympiques nationaux font de plus en plus appel au secteur privé pour financer leur campagne de candidature. Ainsi, les entreprises avaient financé la moitié de la campagne ratée pour les JO de 2012.
Mais la campagne pour 2024 provoque beaucoup moins d'enthousiasme : à ce jour, seule la Française des Jeux s'est dite intéressée. Europe 1 a contacté la plupart des 20 entreprises qui avaient été partenaires officiels pour la campagne 2012 afin de savoir si elles étaient toujours impliquées : pas une seule n'a pour l'instant décidé d'y aller. Et Lafarge, Renault, Airbus ou encore EDF d'expliquer qu'elles ne s'étaient pas encore posé la question.
Pourtant le temps presse. Ce manque d'enthousiasme est d'autant plus inquiétant que l'équipe en charge de la candidature française va ouvrir d'ici quelques semaines les souscriptions. Une bonne partie des 60 millions d'euros du budget de la campagne française est censée être financée par les entreprises.
Comment expliquer un tel désamour ? Certaines sociétés ne cachent pas en off qu'elles ont été échaudées par l'échec de Paris 2012. L'une d'elle confie ainsi que si elle y participe, ce ne sera qu'a minima. Un autre ancien sponsor est plus pragmatique et pronostique qu'il se "fera racketer". Bref, la ferveur n'est pas au rendez-vous, d'autant que selon les informations d'Europe 1 le ticket pour être sponsor officiel de la candidature française sera ce coup-ci d'environ 2 millions d'euros.
Pour rappel, Paris va devoir rivaliser avec Hambourg, Rome, Budapest et Los Angeles pour espérer décrocher les JO 2024.