Les employés d'Alstom à Belfort espèrent être fixés sur leur sort mardi, à l'issue d'une réunion qui rassemblera les élus locaux, les syndicats, la direction du groupe, et un gouvernement prêt à user de tous les leviers pour sauver leur usine de locomotives d'une quasi-fermeture.
Le gouvernement présente son plan. Trois semaines après sa première rencontre avec les syndicats, le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue, se déplace à Belfort pour présenter le plan de l'exécutif dans l'épineux dossier Alstom. Depuis l'annonce, le 7 septembre, du projet de la direction de transférer d'ici 2018 l'ingénierie et la production de son site de Belfort vers celui de Reichshoffen dans le Bas-Rhin, l'avenir de cette usine bâtie en 1879 est devenu une priorité pour l'exécutif.
Quel investissement des élus locaux ? Le secrétaire d'État commencera par rencontrer les élus locaux à 9 heures, pour "voir quelle place les collectivités peuvent prendre dans les propositions qui peuvent être formulées". Le député-maire (LR) Damien Meslot s'est déjà dit "prêt à (se) mobiliser et à investir" au travers de la société d'économie mixte Tandem, véhicule de l'aide aux entreprises du Territoire de Belfort. Cela pourrait notamment se traduire par une dépense "de 800.000 à un million d'euros pour l'électrification d'une voie d'essais" ferroviaires, a-t-il précisé.
Une "réunion de travail" débutera ensuite à 10 heures à la préfecture avec Christophe Sirugue, les élus locaux, les syndicats et le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge. "Nous allons voir si la volonté du gouvernement est partagée par la direction", a déclaré Olivier Kohler, élu CFDT, qui espère "que le projet de fermeture du site (sera) totalement remis en cause".
Une manifestation. Une troisième manifestation en moins d'un mois s'élancera à 9h15 de l'usine Alstom en direction de la préfecture, pour "montrer que les salariés sont là et qu'il ne faut pas faire n'importe quoi avec eux", a prévenu Daniel Dreger, de la CGT. En attendant les annonces officielles prévues vers midi, les nombreuses pistes avancées ces dernières semaines laissent les syndicats sceptiques. La plus évidente consiste à déclencher de nouvelles commandes de TGV. Le gouvernement n'a ainsi pas caché faire pression sur Alstom et la SNCF pour conclure au plus vite l'achat de six rames destinées à la ligne Paris-Turin-Milan, pour un montant estimé à 200 millions d'euros. Une commande supplémentaire de 16 trains par l'État, pour près de 500 millions, est aussi envisagée selon Le Monde.