C'est l'heure du bilan un an près l'annonce d'un première baisse d'impôt. Selon les chiffres obtenus par le quotidien Les Echos, la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu a bénéficié à 9,45 millions de ménages. C'est-à-dire un demi million que ce qu était prévu.
Les bénéficiaires plus nombreux qu'annoncé. Le 16 septembre 2014, Manuel Valls annonçait une baisse de "la pression fiscale, car les impôts, par leur accumulation depuis 2010, ont atteint un niveau insupportable pour les Français". Ce geste fiscal reposait sur deux mesures : la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu (5,5%) et le renforcement de la décote (effacement de l'impôt pour les ménages imposables les plus modestes). La première mesure devait bénéficier à trois millions de foyers fiscaux et la seconde à six millions.
Mais un an plus tard, Bercy a fait ses comptes : ce sont finalement 9,45 millions de ménages qui ont bénéficié de ce geste fiscal. La faute à des estimations initiales trop prudente, le ministère de l’Économie ayant préféré ne pas comptabiliser les foyers fiscaux pour qui le gain financier était trop faible.
Un gain variable. Les Echos détaillent également combien ont en moyenne économisé les bénéficiaires. Pour 2,2 millions d'entre eux, le geste fiscal représente plus de 400 euros d'économies. 1,42 million a bénéficié d'un gain compris entre 300 et 400 euros. Suivent ensuite ceux qui ont gagné entre 200 et 300 euros (2,23 millions de ménages), entre 100 et 200 euros (2 millions) et moins de 100 euros (1,6 million).
Vers un nouveau cadeau fiscal. Ce geste fiscal ne devrait pas être le dernier de la présidence Hollande et l'élection présidentielle de 2017 n'y est probablement pas pour rien. "Il doit y avoir une croissance plus forte en 2016, (...) il y aura donc des baisses d'impôts quoi qu'il arrive en 2016", a annoncé François Hollande le 20 août dernier.
Ce nouvel allègement de la pression fiscale devrait coûter 2 milliards d'euros à l'Etat, alors même que ce dernier est censé réduire davantage son déficit pour éviter une sanction européenne et de perdre le contrôle sur sa dette. Cet argent, le gouvernement compte donc le trouver en réalisant de nouvelles économies : "il y a des moyens avec les sommes considérables que l'Etat, les collectivités locales, la sécurité sociale dépensent, de trouver deux milliards pour rendre une partie des efforts aux Français les plus modestes", précisait Michel Sapin le 31 août sur France Info.