"C'est une vraie cocaïne qu'on a donnée aux acheteurs, le marché est complètement dopé !", résume un agent immobilier. Si le secteur a beaucoup souffert de la crise, il reprend des couleurs grâce aux taux historiquement bas. On peut emprunter aujourd'hui à moins de 1,5 % : du jamais-vu.
Logements neufs et anciens. Résultat, les ventes de logements anciens sont en hausse de 14% sur les six premiers mois de l'année, selon le réseau d'agences Century 21. Les biens se vendent plus vite, avec beaucoup moins de négociations sur les prix. Les primo-accédants, ceux qui achètent pour la première fois, sont aujourd'hui les principaux acheteurs. Le constat est aussi vrai pour les ventes de logements neufs : plus de 22% de hausse sur un an, selon la Fédération des promoteurs immobiliers.
Plus d'embauches. Cette embellie concerne Paris mais aussi toutes les grandes villes : Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse… "On a retrouvé des niveaux de vente comparables aux années 2010 ou 2011. On peut même affirmer qu'on a retrouvé les scores de ventes d'avant crise. Nous sommes bien occupés et nous avons dû recruter deux personnes supplémentaires", s'enthousiasme Me Thierry Thomas, qui tient une étude notariale à Nantes. À l'exception des indépendants, tous ont noté un impact encourageant sur l'emploi, et notamment les grands réseaux d'agences immobilières. Cette année, Orpi a réalisé 200 embauches supplémentaires, 250 chez Laforêt immobilier et à la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim).
Tous les secteurs satellites en profitent. L'effet domino va beaucoup plus loin. Quand on achète un appartement, bien souvent, on le rénove. Le secteur du bâtiment en profite donc. Pour la première fois depuis 2008, les professionnels prévoient ainsi de créer à nouveau des emplois dans les mois à venir. Et puis, ce bel appartement tout neuf, il faut le meubler. Les ventes de meubles sont en hausse de près 5% au premier semestre par rapport à la même période l'an dernier. Le secteur, qui a beaucoup souffert de la crise, redémarre. "Il y a une vraie corrélation entre le marché du meuble et l'immobilier. Les consommateurs qui sont propriétaires dépensent trois plus que les locataires. Il y a donc un vrai impact", assure le président du groupe Fly, Nicolas Fink. Canapé, literie mais aussi cuisine et arts de la table… C'est tout un écosystème qui profite de l'embellie du marché immobilier.