Pour la deuxième année consécutive, la Bourgogne a le sourire à l'issue des vendanges : les professionnels du vin s'attendent à un millésime 2018 de qualité et, en particulier, à des vins blancs "exceptionnels". "En blanc, je pense qu'on tient un millésime tout à fait exceptionnel, tant en quantité qu'en qualité", s'est félicité François Labet, le président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), lors d'une conférence de presse.
Des rendements moins importants en rouge. "En rouge, les rendements qu'on attendait relativement importants seront certainement moins importants" parce qu'il y a "moins de matière liquide que de matière solide dans nos raisins". Mais "on a une qualité absolument remarquable", a-t-il ajouté.
Une météo "très clémente". "L'équilibre est bien là. Couleur et extraction pour les rouges, minéralité et fraîcheur pour les blancs", promet le BIVB dans un communiqué, évoquant "une météo très clémente et une qualité sanitaire parfaite" ainsi qu'"une récolte qui a débuté tôt". "On est dans la lignée des millésimes précédents, indéniablement, le réchauffement climatique nous est bénéfique à nous, région septentrionale. Le pinot et le chardonnay aiment ces conditions", estime François Labet.
Après une récolte "historiquement basse" en 2016 en raison notamment du gel, la récolte de 2017, avec un peu plus de 1,5 million d'hectolitres, a relancé le marché des vins de Bourgogne. La croissance à l'export est ainsi beaucoup plus marquée que l'an passé à la même période, selon le BIVB : +4% en volume pour les 7 premiers mois de 2018 contre -2% en 2017, "essentiellement portée par l'Amérique du nord et les marchés asiatiques".
"On est partis pour faire une bonne année commerciale". En France, "sur le circuit de la grande distribution, la Bourgogne est le seul vignoble français d'AOC à progresser en volume (+2% sur les six premiers mois de l'année) comme en valeur (+4,7%)", poursuit l'interprofession. "Si la récolte 2018 est aussi belle qu'envisagée, la Bourgogne peut espérer retrouver l'équilibre offre/demande nécessaire à son développement économique sur le long terme", espère l'organisation.
"On est partis pour faire une bonne année commerciale. La Bourgogne va reprendre des positions de volume dans les années qui viennent", estime Louis-Fabrice Latour, président délégué du BIVB. "Le fait d'avoir deux grosses récoltes consécutives entraînera inévitablement une baisse des prix", reconnaît-il, mais "il faut qu'on saisisse l'opportunité pour reconquérir la jeune génération ou des clients qui nous avaient un peu oubliés".