Après cinq semaines de fermeture, la Bourse d'Athènes a rouvert ses portes lundi. Mais si un nouveau plan d'aide à la Grèce a été décidé le 13 juillet dernier, ses modalités d'application n'ont pas encore été décidées et la confiance n'est pas complètement de retour. Résultat, le cours athénien a plongé de 16,23%, une chute historique. Selon l'opérateur boursier grec, la dernière chute d'une telle ampleur remonte à décembre 1987 avec des pertes de 15,3% sur une séance. En pleine crise de négociations avec ses créanciers, la Bourse avait été obligée de fermer ses portes le 29 juin dernier suite à l'instauration d'un contrôle des capitaux.
Des transactions encadrées. Les transactions n'ont pas repris pas sur un cours normal puisqu'elles sont restées encadrées par les mesures du contrôle des capitaux. Il y a par exemple des limitations pour les investisseurs locaux. Ces derniers ne peuvent pas financer l'achat de titres en retirant de l'argent sur leurs comptes bancaires en Grèce. Ils peuvent en revanche se servir de comptes à l'étranger ou effectuer des transactions en liquide.
La Banque nationale cède 30% de sa valeur. Les valeurs bancaires ont été particulièrement pénalisées avec un plongeon d'environ 30%, qui traduit la grande vulnérabilité du secteur en attente urgente de recapitalisation après des retraits de plus de 40 milliards d'euros depuis décembre. L'action de la Banque nationale de Grèce, première banque commerciale du pays, cédait pour sa part 30%, le maximum autorisé sur une seule séance. Les autres banques grecques sont aussi dans une situation précaire suite aux retraits par les Grecs de 40 milliards d'euros depuis décembre dernier.
"Naturellement, nous nous attendons à de la pression. Les marchés ne manqueront de répercuter une telle interruption (des opérations à la Bourse, ndlr). Mais nous ne devons pas nous laisser emporter. Nous devons attendre la fin de la semaine pour voir avec plus de sérénité comment sera appréhendée cette réouverture", avait déclaré peu avant la reprise le président de la Commission des marchés, Konstantinos Botopoulos. Le 26 juin dernier, lors de son dernier jour de fonctionnement avant le contrôle des capitaux, la Bourse d'Athènes avait fini en hausse (+797 points).
Un accord ficelé d'ici la mi-août ? Vendredi, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a eu son premier rendez-vous avec les hauts représentants des créanciers. L'objectif ? Élaborer le troisième plan d'aide de 82 milliards d'euros. Le FMI, qui participe aux discussions, ne s'associera cependant pas dans l'immédiat à ce nouveau renflouement. Le gouvernement grec veut finaliser d'ici la mi-août l'accord sur ce nouveau prêt étalé sur trois ans.