La Bourse de Paris a établi un nouveau record à la clôture mardi, à 6.927,03 points, effaçant un sommet de 21 ans après une spectaculaire reprise économique post-Covid. L'indice vedette CAC 40 a terminé en hausse de 0,49%, soit 33,74 points de plus que la veille. Il bat ainsi son record en clôture du 4 septembre 2000 (6.922,33 points). Depuis le début de l'année, il a progressé de 24,78%. Il reste cependant un cheveu en-dessous de son record absolu en séance, aux alentours de 6.944 points.
Depuis le printemps 2020, l'argent coule à flots sur les marchés financiers grâce aux mesures de soutien exceptionnel des banques centrales, qui ont injecté autour d'une centaine de milliards de dollars par mois depuis un an et demi pour la Banque centrale européenne ou la Réserve fédérale américaine.
"Plus de liquidités, moins de stress financier"
Cette abondance de liquidités a permis aux indices boursiers de vite rattraper les pertes enregistrées en mars 2020 : le CAC 40 était tombé à 3.632,06 points au plus bas en séance, le 16 mars. "L'action des banques centrales a bénéficié à tous les marchés actions", assure Jean-Patrice Prudhomme, directeur du pôle allocations et gestion de Milleis Banque. En Allemagne comme aux États-Unis, les indices vedettes ont déjà amélioré leur record. "Plus de liquidités, c'est moins de stress financier, plus de financement à taux bas et une rentabilité des actions bien plus élevée que celle des obligations", explique-t-il.
Les marchés ont aussi été dopés, à partir de novembre 2020, par l'arrivée des vaccins contre le Covid-19 qui ont permis la sortie de crise. Les gigantesques plans de relance mis en œuvre par les gouvernements ont également profité aux entreprises. Comme ce fut déjà le cas en juillet, les très bons résultats trimestriels annoncés par nombre d'entreprises fin octobre ont permis au CAC 40 de poursuivre son ascension et de chasser les craintes d'une inflation plus soutenue que prévu.
De bonnes valeurs dans le luxe
Autre facteur explicatif, l'indice parisien est composé de valeurs qui ont été particulièrement performantes depuis le début de l'année, notamment celles du luxe qui pèsent plus d'un quart de la cote. Cela explique que le CAC 40 fasse un peu mieux depuis le début de l'année que les autres grandes places européennes ou américaines.
Le géant mondial du luxe LVMH, qui représente à lui seul près de 15% de la capitalisation du CAC 40, a pris 34% depuis le début de l'année et Hermès 59%. L'Oréal, qui compte pour environ 10% du CAC 40, a bondi de 29%. Des valeurs industrielles comme Saint-Gobain (+63% depuis le 1er janvier) et ArcelorMittal (+52%) ont bénéficié pour leur part de la réouverture des économies et de la hausse du coût des matières premières.