Saad Hariri et sa famille doivent atterrir samedi à Paris. L'ex-Premier ministre libanais arrivera d'Arabie Saoudite, d'où il a annoncé sa démission il y a deux semaines. Mais Saad Hariri, au-delà d'être un homme politique, est aussi un chef d'entreprise implanté jusqu'en France. Il est notamment à la tête du groupe de BTP Oger international, dont le siège français est basé à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Mais depuis trois ans, cette entreprise est en grande difficulté.
Des bureaux désertés. Il suffit de faire le tour de ce grand immeuble flambant neuf rue Saint-Denis pour se rendre compte qu'une bonne partie des salariés ont déserté les lieux. Sur toute la partie qui appartient à Oger international, les volets sont baissés et les lumières éteintes. Il ne reste plus que 120 salariés là où, au plus fort de l'activité, ils étaient 700.
La dégringolade a eu lieu en même temps que celle du cours du pétrole, mi-2014. Oger travaillait avec une entreprise saoudienne sur d'énormes chantiers pour l'Arabie saoudite. Mais la baisse des investissements, induite par la baisse du prix du baril, a provoqué le gel de quelque 50 milliards d'euros de contrats. Une situation qui impacte directement les salariés : des centaines de Français envoyés en mission en Arabie Saoudite ne sont plus payés.
Une visite attendue. Joint par Europe 1, l'un d'entre eux à qui l'entreprise doit 30.000 euros espère que la venue de Saad Hariri en France permettra de réguler sa situation et celle de ses collègues. "Il ne faut pas confondre la santé de l'entreprise et la situation géopolitique au Moyen Orient", avertit cependant un cadre d'Oger international. Saad Hariri, après s'être entretenu jeudi avec Jean-Yves Le Drian à l'occasion d'un déplacement du chef de la diplomatie française à Ryad, sera reçu samedi à 12h par Emmanuel Macron à l'Elysée, selon un communiqué de la présidence.