Les directions de la CFDT et de la CFTC ont décidé lundi de signer l'accord sur la formation professionnelle conclu la semaine dernière avec le patronat. Les deux syndicats ont cependant réservé leur réponse concernant celui sur l'assurance chômage. "La CFDT, réunie en bureau national, a décidé de signer à l'unanimité" l'accord sur la formation, écrit-elle dans un communiqué. Le bureau confédéral de la CFTC a pris la même décision en début d'après-midi, a-t-on appris auprès d'un de ses membres. Les deux syndicats emboîtent ainsi le pas de Force ouvrière, qui avait signé vendredi.
Un accord pas totalement repris par le gouvernement. Selon la CFDT, l'accord "fait progresser les droits des salariés", en créant un "financement spécifique" pour le conseil en évolution professionnelle (CEP), en augmentant "de 50%" les droits cumulés par les salariés sur leur compte personnel de formation (CPF), en maintenant un "droit à la reconversion", et en donnant aux branches professionnelles "la responsabilité de l'apprentissage". Le premier syndicat du secteur privé demande que "les dispositions de l'accord, favorables à la sécurisation du parcours des salariés, soient reprises dans le projet de loi que le gouvernement présentera dans quelques semaines".
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a déjà prévenu jeudi, quelques heures avant le bouclage de l'accord, que le gouvernement ne le reprendrait pas dans sa totalité. Elle a promis "un big bang" de simplification du système de formation qu'elle doit annoncer mardi, estimant que les partenaires sociaux "n'ont pas traité" ce sujet. Dans son communiqué, la CFDT "alerte sur la tentation d'un big bang", qui "pourrait conduire in fine à un nivellement des droits des salariés par le bas".