La CGT appelle à une journée d’actions jeudi pour défendre le syndicalisme et pour demander la relaxe des huit ex-salariés de Goodyear Amiens. Le 12 janvier dernier, ceux-ci avaient été condamnés à 24 mois de prison dont neuf mois ferme, une première.
Une condamnation jugée exagérée. En Ile-de-France, les lignes A et B du RER sont touchées : la RATP prévoit la circulation d’un train sur deux. Des rassemblements sont prévus jeudi un peu partout en France : à Nantes, Strasbourg, Toulouse, Lyon et à Paris, place de la Nation à 11 heures, ou encore sur le site Goodyear de Riom, près de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Après la condamnation des anciens salariés Goodyear, une pétition avait réuni 150.000 signatures, réclamant l’arrêt des poursuites. La CGT espère au moins 150.000 personnes dans les rues jeudi.
La décision de justice contre les salariés Goodyear a été un choc énorme dans le monde syndical. Les huit salariés condamnés à de la prison ferme ont fait appel. L’un d’entre eux, Mickaël Wamen, ex-délégué CGT, ne s’imagine pas derrière les barreaux. "Je n’espère absolument pas aller en prison. Après, s’il faut aller en prison, j’irai en prison…", soupire-t-il. "On est dans une situation qui est dramatique, parce qu’on avait déjà une étiquette CGTiste et pour retrouver du boulot, c’était très compliqué. Maintenant, en plus, on est des condamnés, donc on est considérés comme des dangereux criminels. Il y en a ras-le-bol qu’on fasse passer des salariés qui se battent pour leur boulot pour de vulgaires voyous."
Sale temps pour les syndicats. Cette journée d’actions a aussi lieu en soutien aux salariés d’Air France, poursuivis dans l’affaire de la chemise arrachée. Selon Jérôme Vérité, patron de la CGT transports, il y a un mauvais climat dans le monde du travail en ce moment, où les syndicats dérangeraient. "Nous sommes clairement dans une phase d’attaque frontale du syndicalisme et de son existence", estime-t-il. "Le patronat, avec la complicité du gouvernement, souhaite réformer, d’une manière brutale, les organisations syndicales qui sont un empêcheur d’aller aussi vite qu’ils le souhaiteraient (...) Et donc nous disons stop."