Les ventes de charcuterie dans les grandes surfaces françaises ont baissé dans les semaines qui ont suivi la publication fin octobre d'une étude internationale, selon les cabinets d'étude IRI et Nielsen. Le 26 octobre, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l'agence cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé la viande transformée, essentiellement la charcuterie, dans la catégorie des agents "cancérogènes pour l'homme".
"L'ensemble des produits de boucherie et de charcuterie affichent une baisse des ventes de près de 5% au cours de la dernière semaine d'octobre" par rapport à la même période en 2014, et "l'impact semble du même ordre de grandeur sur les deux semaines suivantes", indique le cabinet IRI. Dans le détail, les ventes de charcuterie en grandes surfaces (qui représentent 90% des ventes nationales) étaient en baisse de 5,3% sur un an durant les trois semaines qui ont suivi la publication du rapport de l'OMS, alors qu'elles étaient en hausse de 1,7% les trois semaines précédant ce rapport, précise IRI.
Le cabinet Nielsen relève également un recul des ventes de charcuterie dans les hyper et supermarchés français par rapport à l'année précédente, avec un pic la semaine du 8 novembre (-4,9%) puis un léger mieux la semaine du 15 novembre (-2,6%).
Les rillettes en pâtissent. Le foie gras et les rillettes ont payé le plus lourd tribut à cette alerte de l'OMS, d'après les chiffres de Nielsen: la semaine du 1er novembre, les ventes de foie gras frais se sont effondrées de 27,3%, tandis que celles des rillettes affichaient un recul de 11,7%. La chute des ventes a cependant ralenti la semaine du 15 novembre, avec une baisse ramenée à 8,1% pour le foie gras frais et à 6,1% pour les rillettes. Seule la charcuterie de volaille a tiré son épingle du jeu, les ventes connaissant même une légère hausse, selon cette deuxième étude.
Pas de baisse du carnet de commande. La Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT) a estimé qu'il était "prématuré" de tirer un bilan de cette communication de l'OMS. "Les professionnels n'ont pas constaté une baisse du carnet de commande", assure-t-elle.