La France a attiré moins d'investissements étrangers en 2015 qu'en 2014, à rebours de la tendance générale à l'échelle européenne, selon le baromètre Ernst & Young de l'attractivité publié mardi.
Le seul recul du classement. Avec 598 projets d'implantations recensés l'an dernier, soit 2% de moins qu'en 2014, la France reste au troisième rang européen, derrière le Royaume-Uni (1.065 projets, +20%) et l'Allemagne (946 projets, +9%). Il s'agit de l'unique recul dans le "top 15" des pays attirant le plus d'investissements étrangers au sein d'une Europe ayant accueilli 14% de projets supplémentaires.
La fiscalité, un repoussoir. L'image de la France s'améliore mais cela ne se traduit pas par un regain d'attractivité, suggère cette étude. La proportion de décideurs internationaux jugeant le niveau d'attractivité de la France satisfaisant a progressé de 12 points en un an, à 80%, mais ils ne sont que 24% (-11 points) à y prévoir des investissements en 2016.
Malgré les réformes engagées comme le crédit impôt compétitivité emploi (CICE), les handicaps à l'attrait de la France restent la fiscalité (citée par 73% des investisseurs), les charges sociales (72%) et le manque de flexibilité du marché du travail (72%).
Sièges sociaux. Pour les auteurs de cette étude, la France doit "construire un plan d'urgence" pour l'accueil des sièges sociaux et des centres de décisions, alors qu'elle est de plus en plus délaissée dans ce domaine (150 centres de décisions accueillis en 2015 au Royaume-Uni contre 11 en France). La France semble également peiner à retenir les centres décisionnels de grandes entreprises. Après Lafarge Holcim, désormais basé en Suisse depuis la fusion de 2015, Technip a annoncé jeudi dernier un projet de fusion avec l'américain FMC Technologies, qui prévoit un siège londonien.