C'est la fin d'un long feuilleton. Après des mois de négociations, la France a vendu au Qatar l'un de ses plus emblématiques bâtiments à Vienne, le palais Clam-Gallas. C'est qu'a appris l'AFP auprès de l'ambassade de France en Autriche, qui avait par le passé évoqué les "coûts d'entretien" importants de l'édifice. Niché dans un parc de 4,5 hectares au coeur de la capitale autrichienne, ce palais néoclassique construit en 1834 avait été acquis par la France en 1951 et abritait depuis 1981 l'Institut français d'Autriche. Un prix de vente de 30 millions d'euros avait été évoqué par le passé par la presse. Contactée, l'ambassade de France n'a pas souhaité commenter immédiatement la transaction.
Un "coût d'entretien" trop lourd. Dans une mise au point publiée fin août, l'ambassadeur de France en Autriche, Pascal Teixeira da Silva, avait souligné que "le coût d'entretien et de fonctionnement de ce vaste palais constitue désormais une charge fixe trop lourde" pour la France, et que la "raison d'être" de l'Institut français "n'est pas liée à un bâtiment". La France a acquis mardi de nouveaux locaux à Vienne pour y transférer les activités de l'Institut, a annoncé l'ambassade dans un communiqué mercredi. Quant au palais Clam-Gallas, "l'ambassade du Qatar, nouveau propriétaire de l'édifice, s'est engagée à lui rendre son ancienne splendeur en le faisant restaurer entièrement", précise ce texte, ajoutant que la transaction est effective depuis "quelques jours".
Vives oppositions à cette vente. Le projet de vente, envisagé depuis une dizaine d'années et acté en 2014, avait suscité une levée de boucliers dans la communauté française et francophile d'Autriche, qui avait dénoncé une "atteinte" à un symbole de la présence française dans le pays. L'an passé, une pétition soutenue notamment l'association de Français de l'étranger ADFE avait rassemblé plus de 5.000 signatures, et le réalisateur autrichien Michael Haneke, double Palme d'or à Cannes, s'était engagé contre une vente. Un sénateur des Français de l'étranger, le socialiste Richard Yung, avait de son côté interpellé le ministre des Affaites étrangères Laurent Fabius, estimant que le palais jouait un rôle de "vitrine" de la France en Autriche.