La Grèce accélère les discussions pour un troisième plan d'aide

© LOUISA GOULIAMAKI/AFP
  • Copié
GV avec AFP , modifié à
NEGOCIATIONS -

Le gouvernement Tsipras négocie actuellement un nouveau plan d'aide de 82 milliards et le temps presse : Athènes doit rembourser 3,4 milliards d'euros le 20 août, une somme dont il ne dispose pas.

Une nouvelle échéance approche et force Athènes à accélérer : la Grèce doit rembourser 3,4 milliards d'euros à la BCE le 20 août prochain. Pour disposer des fonds nécessaires, le gouvernement Tsipras doit donc rapidement trouver un accord avec ses quatres interlocuteurs. Des négociations pour un troisième plan d'aide qui seraient déjà bien engagées. Dimanche soir, une source européenne a même indiqué que les négociations pourraient aboutir sous 48 heures.

L'enjeu : un troisième plan d'aide. Comme convenu fin juillet, la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et le Mécanisme européen de stabilité (MES) négocient depuis la semaine dernière sur les contours du troisième programme d'aide pour un montant de 82 milliards d'euros.

L'enjeu consiste principalement à définir les réformes et les coupes budgétaires qu'Athènes sera contraint d'engager, d'autant que les créanciers de la Grèce ont obtenu cette fois-ci un droit de regard sur les décisions du gouvernement. "Le principe d'un nouveau train de réformes, le troisième, est accepté par les autorités grecques", a affirmé à l'AFP une source européenne. Et pour cause : faute d'accord, la Grèce risquerait de se trouver en défaut de paiement dès la fin du mois d'août, avec le risque de devoir quitter la zone euro.

"D'intenses discussions" déjà entamées. Athènes et ses interlocuteurs négocient donc depuis le début de la semaine et ont même intensifié leurs échanges ce week-end. Une réunion téléphonique a d'ailleurs été organisée vendredi soir entre les représentants des quatre institutions présentes à Athènes et les experts des ministères des Finances des 19 de la zone euro pour "faire le point sur les négociations", selon une source européenne.

Les travaux se poursuivent "à marche forcée sur un projet de mémorandum d'accord, mais un certain nombre de questions restent en suspens et doivent être résolues", a commenté la première source européenne. "Des discussions intenses vont continuer ce week-end", a-t-elle précisé notant toutefois que les représentants des institutions, y compris le FMI, ont insisté sur la "très bonne coopération" des autorités grecques.

Un accord entre le 15 et 19 août ? Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré jeudi au président français François Hollande qu'Athènes et ses créanciers "peuvent et doivent" trouver un accord juste après le 15 août. "Les négociations sont dans la dernière ligne droite", avait-il affirmé. La Commission européenne espère également un accord. "Tous les rapports qui me parviennent me laissent penser qu'il sera possible de conclure un accord au cours du mois d'août, de préférence avant le 20 août", a déclaré mercredi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d'un entretien avec l'AFP. Berlin avait toutefois émis des doutes lundi, estimant qu'il restait "encore une série de points à éclaircir".

Les discussions auraient néanmoins bien avancé. Selon l'édition dominicale du journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, les institutions qui négocient avec Athènes sont parvenues samedi à une ébauche de mémorandum d'accord définissant les réformes nécessaires pour les trois ans à venir. Ce brouillon de 27 pages doit être validé au cours du week-end par le gouvernement grec puis être présenté aux ministères des Finances de l'Union européenne. Il pourrait ouvrir la voie à une entrée en vigueur du plan d'aide avant le 20 août.