«La hausse des prix pourrait de nouveau être entre 4 et 6%», alerte Jean-Philippe André

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Juline Garnier , modifié à

Le pouvoir d'achat est devenu la principale préoccupation dans les débats de l'élection présidentielle. Avec la guerre de l'Ukraine, mais aussi l'épidémie de grippe aviaire en Vendée, les prix des produits alimentaires ont explosé. Jean-Philippe André, président de l'Ania, prévient sur l'antenne d'Europe 1 : l'inflation risque de s'intensifier.

"Une situation critique." Selon l'Insee, les prix des produits alimentaires ont d'ores et déjà progressé de 2,8% sur un an, et le blé et l'huile de tournesol voient leurs prix exploser du fait de la guerre en Ukraine. "Il faut bien comprendre que la situation que nous vivons actuellement est parfaitement inédite et la situation risque d'être critique si on n'analyse pas simplement la vraie réalité économique. Donc, la lucidité nous conduit à dire qu'effectivement, il va y avoir, par rapport aux prix actuels, une ultérieure hausse liée à l'environnement dans lequel nous vivons", prévient Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).

Des hausses de prix pour l'alimentation, mais aussi pour l'emballage

Pour Jean-Philippe André, les exemples les plus parlants sont les œufs et la volaille . Selon le spécialiste, 70% du coût de leurs productions est lié à l'alimentation animale. Mais avec la guerre et l'épidémie de grippe aviaire qui touche la France, les prix augmentent et la matière première est rare. "Il y a 15 millions de poules abattues. […] Et dans les tous prochains jours, si on n'arrive pas à faire passer dans les négociations, la nouvelle augmentation liée à ce contexte, il y a une situation extrêmement critique" alarme-t-il.

Il appelle même à réadapter certaines recettes à très court terme pour faire face à l'inflation. Celle-ci est évaluée depuis un mois à hauteur de 4% mais pour Jean-Philippe André, les prix des matières comme le carton, les emballages ou encore l'énergie n'ont pas été pris en compte. "Je pense qu'en moyenne, l'augmentation va de zéro - parce qu'il y a des gens qui ne vont pas augmenter tout de suite - jusqu'à des augmentations de 30 à 40%", estime le professionnel. 

Une hausse des prix de 4 à 6%

"Donc on peut estimer que la hausse moyenne pourrait de nouveau être entre 4 à 6% dans les prochaines semaines", ajoute-t-il. La FAO, l'organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'ONU, a enregistré la plus forte hausse historique sur un mois, soit 13% des prix de l'alimentaire non-bio.

"La France a ce petit avantage -je le dis avec beaucoup de précautions- d'être le pays en Europe où l'inflation est la plus faible", concède-t-il. Selon Jean-Philippe André, ces hausses de prix n'ont pas encore totalement été répercutées dans les grandes surfaces. Les professionnels vont dans les prochaines semaines demander à renégocier les prix.