La marque normande Saint-James peine à recruter pour fabriquer ses pulls... donc elle lance sa formation

Saint James crédit : MYCHELE DANIAU / AFP - 1280
L'entreprise Saint James devrait avoir 50 postes à pourvoir d'ici quatre ans (image d'archives) © MYCHELE DANIAU / AFP
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François Coulon, édité par Marthe Ronteix
Malgré une croissance de 30% par an, la marque normande Saint James peine à recruter de nouveaux candidats pour fabriquer ses pulls "made in France".

L'entreprise normande Saint James, basée dans la Manche, emploie 300 salariés et exporte ses pulls en laine produits en France dans 50 pays. Mais malgré son essor, la marque peine à trouver des candidats au recrutement.

Un savoir-faire qui se perd. Le savoir-faire nécessaire pour fabriquer un pull qui nécessite 21 kilomètres de laine et 18 paires de mains ne s'enseigne plus. Alors le patron, Luc Lesénécal, a décidé de former lui-même ses futurs collaborateurs pendant 18 mois. Mais pour cela, il doit encore trouver des candidats.

Pas de recours à l'intérim possible. "Habituellement, nous faisons des sessions de 20 personnes pour en garder cinq ou six à former. Et lors de la dernière session, on n'a eu personne", a-t-il déploré au micro d'Europe 1. "Saint James, c'est un savoir-faire tellement ancré dans le terroir qu'il est impensable de délocaliser l'entreprise." Luc Lesénécal lance "un vrai SOS parce qu'on ne peut pas faire appel à l'intérim pour des métiers pour lesquels il faut 18 mois de formation."

Pourtant le salaire, qui commence au SMIC, est réévalué au bout de deux ans et des primes sont versées aux salariés en fonction de leurs résultats, précise Actu.fr. L'entreprise est d'ailleurs à la recherche de six employés de confection pour le mois d'octobre et de six supplémentaires pour mars et avril 2019.

Un secteur qui recrute. "Avec une croissance de 30% ces dernières années, nous sommes condamnés à nous développer insiste le dirigeant. Mais avec un taux de chômage local à moins de 5%, trouver une salariée comme Alicia est devenue une gageure". "J'adore ce que je fais, raconte-t-elle. Faire des choses minutieuses, trouver des défauts, rendre la pièce plus jolie... Moi, j'en suis fière. Dire qu'on a mis une petite part de nous dans chaque produit, c'est gratifiant." Pourtant, cinquante postes seront à pourvoir dans les quatre prochaines années.