La "taxe Gafa" à la française est sur les rails. Depuis lundi, les députés étudient le projet de loi portant sur la "taxe sur les services numériques", censée frapper les géants du Web (Google, Amazon, Microsoft, Apple…) qui ne payent pas d’impôts ou presque, en France. Mais cette nouvelle taxe ne frappera pas seulement les géants américains de l’internet. Certains groupes français seront aussi impactés, comme seloger.com, le leader hexagonal des petites annonces immobilières. "La double taxation des sociétés telles que la nôtre, je la trouve injuste", réagit Bertrand Gstalder, président du directoire du groupe Se Loger, invité de l'Interview Eco lundi sur Europe 1.
"Cette taxe, c'est 20% de taxation en plus". "Double taxation", car seloger.com paye déjà tous ses impôts en France. "Le groupe Se Loger, c’est 100% de son chiffre d’affaires en France, c’est 100% de ses impôts en France et c’est également 100% de ses emplois en France. On paye déjà notre impôt sur nos bénéfices, à peu près 30 millions d’euros par an", développe Bertrand Gstalder. "Cette taxe, ça va être à peu près 6 millions d’euros supplémentaires. Donc c’est 20% de taxations en plus, alors que nous nous sommes déjà acquittés de l’impôts", regrette-t-il.
Écoutez l'interview intégrale de Bertrand Gstalder à 22h20 dans le journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici.
"Une iniquité au niveau fiscal". Pour autant, Bertrand Gstalder approuve l’esprit de cette nouvelle loi en devenir. "Le principe d’équité fiscale est tout à fait justifié. Il n’est pas normal que des sociétés qui font du chiffre d’affaires, des bénéfices en France, par le jeu de l’optimisation fiscale, arrivent à payer peu ou pas d’impôts en France", juge le président du directoire de seloger.com, qui compare le texte examiné à l’Assemblée à "la pêche au chalut : un gros filet qui traîne au fond de la mer et qui ramasse des gros poissons, mais aussi des poissons plus petits qui n’avaient rien à faire là." Et l’homme de conclure : "ce dispositif se justifie. Le gouvernement a raison, il y a une iniquité au nouveau fiscal. Néanmoins, la solution qui a été trouvée, pour nous, n’est pas la bonne."