"La PAC n'est pas has-been, c'est une politique clé pour notre souveraineté", affirme Amélie de Montchalin

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Séverine Mermilliod , modifié à

La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangère Amélie de Montchalin prendra la direction de Bruxelles jeudi avec le président Macron, pour un sommet européen extraordinaire sur le budget européen. Elle compte y défendre la Politique agricole commune (PAC), menacée de coupes budgétaires.

Jeudi, les chefs d’Etat et de gouvernement, dont Emmanuel Macron, se rencontrent à Bruxelles pour trouver un accord sur le budget de l’Union à 27. Amélie de Montchalin, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes, prendra elle aussi la direction de Bruxelles en compagnie du Président. Ces discussions budgétaires constituent le premier grand défi post-Brexit pour les Européens qui sont loin d'être tous d'accord. Le projet actuel prévoit par exemple des coupes dans les fonds de la Politique agricole commune (PAC). Pour la secrétaire d'Etat, invitée sur Europe 1 juste avant de partir, c'est contre-productif.

Le gouvernement défendra un budget stable ou en hausse pour la PAC

Selon elle, pour construire une Europe forte, il faut "mettre les moyens. On ne veut pas d'une Europe au rabais, où chacun contribue... mais pas trop". Or les pays frugaux - Pays-Bas, Danemark, Autriche et Suède -,  appuyés en sous-main par l’Allemagne, ne veulent pas payer plus. Comment trouver dès lors un accord alors que, pour le moment, le projet de budget coupe dans les fonds pour les régions, la défense et la politique agricole commune (PAC) ? Les crédits de cette dernière sont en baisse de 14% par rapport aux années précédentes. 

Pour Amélie de Montchalin c'est une question d'indépendance alimentaire. "La PAC ce n'est pas has-been. C'est une politique clé pour notre souveraineté. Aucune puissance au monde n'imagine importer sa nourriture", estime la secrétaire d'Etat. "Un pays qui importe sa nourriture, c'est un pays qui dépend de quelqu'un d'autre, et donc qu'on peut manipuler, qu'on peut tenir. C'est le discours que nous tenons avec le gouvernement, et on n'est pas tous seuls. 20 pays en Europe souhaitent une PAC forte", assure-t-elle. 

"Je ne sais pas s'il y aura un accord", admet Amélie de Montchalin. Elle estime que, si l'on reçoit aujourd'hui beaucoup de l'Europe pour nos agriculteurs, une baisse du budget n'est pas souhaitable : "Nous ne pouvons pas demander à nos agriculteurs de faire plus en leur donnant moins". A Bruxelles, c'est donc ce qu'elle défendra. "Notre objectif est de s'assurer que les agriculteurs aient le même budget, ou plus", dit-elle.