Le facteur sonnera bientôt aussi le dimanche. À compter du 19 novembre, La Poste, via sa filiale Chronopost, lancera son nouveau service de livraison de colis le dimanche, jusqu'à 13 heures. Une révolution imposée par Internet qui verra le jour dans quatorze grandes villes françaises.
Le concept du week-end est mort. Internet a tué le concept du week-end, et même du dimanche, avec la multiplication des cyber-achats livrés le samedi et le dimanche. La Poste a donc trouvé la parade en s'alignant sur l'offre des sites Internet pour éviter de perdre ses clients.
Amazon dans le viseur. Dans le viseur de La Poste, figure principalement Amazon, le géant américain qui est en train de développer son propre système de livraison, avec ses camions, ses livreurs… et même ses drones ! Nos facteurs n'ont donc plus le choix : il faut suivre ou disparaître.
L'activité "colis" est en plein boom. Le choix de suivre paraît être le plus raisonnable. De fait, l'activité "colis" est en plein boom à La Poste, avec une hausse annuelle de 8%. En prenant en compte l'international, cette activité représente aujourd'hui plus de huit milliards d'euros de recettes, ce qui devrait lui permettre de bientôt dépasser l'historique activité "courrier" et ses dix milliards de recettes annuelles qui, elle, ne cesse de diminuer.
Les syndicats n'apprécient pas. S'il ravit les clients, ce nouveau service ne plaît pas à tout le monde en interne. Les syndicats CGT et Sud font remarquer qu'avant d'imposer le travail le dimanche, La Poste devrait déjà songer à améliorer ses livraisons en semaine. Autre grief : les syndicats dénoncent la précarité du métier. Chez Chronopost, 92% des livreurs sont des sous-traitants souvent payés à la tâche.
La victoire du consommateur roi. Alors, oui, c'est facile d'accuser la direction de La Poste d'être à l'origine de cette dérégulation sauvage, mais soyons honnêtes, on ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes et à la tyrannie du client sur Internet, de plus en plus impatient derrière son écran et qui, surtout, refuse de payer pour le service. On veut tous la livraison gratuite… et on l'obtient ! C'est la victoire du consommateur roi.
Les quatorze villes concernées. Ce service de livraison le dimanche sera, dans un premier temps, réservé à certaines villes et régions : Paris et toute l'Île-de-France, Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Rennes, Grenoble, Nantes, Reims, Lille, Strasbourg, Lyon, Toulon et Aix-en-Provence. L'offre devrait être élargie à d'autres villes en 2018.