La question de la rémunération des agriculteurs est à nouveau au coeur des débats. Moins de trois ans après la loi Alimentation, une proposition de loi LREM dite Egalim 2 arrive jeudi à l'Assemblée, avec pour ambition de compléter l'arsenal de la première loi Egalim votée en 2018, mais jugée insuffisante par les professionnels du secteur. Cette proposition de loi concernera aussi les étiquettes des produits alimentaires, mais pourrait affaiblir la traçabilité des produits. Une éventualité qui provoque la colère des associations de consommateurs.
On pourra ainsi trouver des lasagnes à la viande ou un plateau de charcuterie avec pour seule indication sur l'emballage, deux lettres : UE, pour Union européenne. Que la viande soit française, belge ou polonaise, le consommateur n'en saura rien. C'est la brèche qu'ouvre le texte discuté à l'Assemblée nationale. Pour que la mention du pays d'origine soit obligatoire, il faudra prouver qu'un lien existe entre l'origine du produit et ses propriétés nutritives, par exemple.
"Les consommateur veulent une transparence totale"
Pour Olivier Andrault, de l'UFC-Que Choisir, c'est une aberration. "On est vraiment scandalisés par cette proposition de loi, puisqu'elle va complètement à rebours des demandes des consommateurs", estime-t-il. "Après les multiples scandales alimentaires, les consommateurs veulent une transparence totale sur les recettes de l'industrie, et notamment sur l'origine de leurs ingrédients, tout simplement pour des raisons d'hygiène et de traçabilité". Et de conclure : "Plus généralement, on voit maintenant que les consommateurs sont également soucieux de participer à l'économie locale."
Il y a quelques semaines, le géant Lactalis a obtenu l'annulation de l'étiquetage géographique sur les produits laitiers, arguant qu'utiliser du lait français, belge ou encore espagnol n'a aucune importance, et que le produit final est le même.