La grève contre la réforme des retraites a coûté très cher à la SNCF, avec une perte nette de 801 millions d'euros en 2019. Les 27 jours de grève en décembre ont coûté environ 690 millions d'euros.
La SNCF a chèrement payé la grève très dure contre la réforme des retraites en décembre, terminant l'année 2019 dans le rouge alors que les onze premiers mois avaient été "très dynamiques", avec une forte progression du chiffre d'affaires. Le groupe public a publié vendredi une perte nette de 801 millions d'euros en 2019, contre un bénéfice de 141 millions un an plus tôt. Les 27 jours de grève en décembre ont coûté environ 690 millions d'euros de manque à gagner de chiffre d'affaires et 614 millions de marge opérationnelle (équivalent du résultat d'exploitation).
Des effets comptables plombent le résultat net
D'importants effets comptables ont plombé le résultat net. Sans ces effets, le "résultat net récurrent" mis en avant par la direction reste néanmoins négatif, à -301 millions d'euros. L'écart s'explique surtout cette année par une dépréciation des impôts différés actifs, une opération comptable liée à la diminution de la base taxable future. Hors effet de la grève en décembre, le "résultat net récurrent" serait positif, à +313 millions d'euros, relève la direction.
Le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 5,1% à 35,1 milliards d'euros porté par le dynamisme des activités ferroviaires et de la filiale de transports publics Keolis. Et si les deux grèves de 2018 et 2019 n'avaient pas eu lieu, la croissance aurait été de 4,5%, insiste la direction. La marge opérationnelle est en forte hausse à 5,6 milliards d'euros, les effets négatifs de la grève ayant été plus que compensés par d'importants gains de compétitivité et surtout grâce à l'adoption de la norme comptable IRFS16, qui à elle seule fait gagner un milliard d'euros dans la ligne de comptes.