La mesure avait été évoquée en février, elle se concrétise. Des portiques vont bien être installés à l'entrée des quais de gares, selon une information du journal Le Parisien. Deux gares, Marseille-Saint-Charles et Montparnasse à Paris, ont été choisies pour expérimenter le dispositif à partir de la fin de l'année. Si le dispositif fonctionne, il sera étendu ensuite dans plusieurs autres grandes gares de France. L'objectif affiché est de limiter les fraudes qui coûtent chaque année 300 millions d'euros à la SNCF.
Les grandes villes visées. Après Marseille et Paris, ce sont les gares de Lyon, Lille, Strasbourg, Bordeaux, Nantes et Rennes qui pourraient recevoir les fameux portiques avant 2017, ainsi que d'autres gares de la capitale comme les gares du Nord et de l'Est. C'est l'équivalent de 70% du trafic ferroviaire en France. Pas question pour le moment de généraliser le dispositif aux 3.000 gares de l'Hexagone, le coût en serait trop important pour la SNCF.
Six portiques par quais. Les points de contrôle, munis de portes vitrées, devront être capables de reconnaître tous les types de billets mais aussi d'accueillir les différents publics. Une file pourrait ainsi être réservée aux personnes à mobilité réduite. Une autre pourrait bénéficier exclusivement aux clients-business pour leur permettre un passage plus rapide.
Embouteillages à la clef ? Les bouchons de voyageurs existent déjà, notamment à l'embarquement des IdTGV lorsque des contrôleurs visent les billets à l'entrée des quais. Pour limiter l'attente dans les queues, la SNCF a demandé aux quatre entreprises sélectionnées pour concevoir et installer les portiques qu'ils soient capables de faire passer 1.000 passagers en 25 minutes. Autre complication, la gestion des passagers qui descendent d'un train avec ceux qui, de l'autre côté du quai, s'apprêtent à en prendre un autre.
Quid des personnes accompagnatrices ? Si la SNCF compte compliquer la vie des fraudeurs avec ses portiques, les voyageurs, eux, risquent d'y perdre un peu. Les associations d'usagers du train s'inquiètent en effet pour les personnes à mobilité réduite, habituées à se faire accompagner et aider jusqu'à ce qu'elles soient dans leur wagon. Qui va les soutenir et porter leur bagage si un portique n'autorise l'entrée du quai qu'aux personnes porteuses d'un billet ? Finies aussi les séparations romantiques sur les quais comme dans Les parapluies de Cherboug et les courses à côté du wagon qui démarre pour un dernier au revoir.