L'agence de notation Fitch place la note de la France sous «perspective négative» et inquiète les marchés

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Barthélémy Philippe / Crédits photo : Jean-Marc Barrère / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

L'agence de notation Fitch a maintenu la note de la France mais en la plaçant sous "perspective négative". Un scepticisme justifié par le manque de confiance des experts envers la nouvelle trajectoire de déficit de la France que le gouvernement veut ramener à 5% du PIB fin 2025.

Au lendemain de la présentation du budget 2025 , l’agence de notation Fitch a offert un sursis à la France en choisissant de ne pas dégrader son AA-, qui équivaut à un 17/20. Malgré tout, l’agence a dégradé les perspectives d’évolution de la note française de stable à "négative". Un scepticisme justifié par le manque de confiance des experts envers la nouvelle trajectoire de déficit de la France que le gouvernement veut ramener à 5% du PIB fin 2025.

L’absence de dégradation demeure une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui se prépare à défendre son budget devant une Assemblée nationale éclatée comme jamais.

"On est devenu un pays méditerranéen au même titre que la Grèce"

Mais il n’y a pas lieu de fanfaronner, le ministre de l’Économie Antoine Armand s’est d'ailleurs contenté de prendre acte de la décision de l’agence. De son côté, le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, redoute que les investisseurs qui détiennent la dette commencent à s’interroger sur la solidité de l’économie française.

Une perte de confiance palpable au regard de l’évolution des taux d’emprunts de la France par rapport à ses voisins, comme l’explique Sylvain Bersinger, économiste chez Astères. "Pour un investisseur aujourd’hui, le risque que la France ne rembourse pas sa dette est plus élevé que le risque similaire au Portugal. D’un point de vue de la dette publique, on est devenu un pays méditerranéen au même titre que la Grèce ou l’Espagne, ce qui n’était pas le cas il y a encore six mois, avant la dissolution", indique-t-il. 

La charge annuelle de la dette dépasse 50 milliards d'euros

Le résultat : le remboursement de la dette coûte de plus en plus cher. "Quand les taux augmentent, les charges d'intérêt augmentent. C'est comme quand vous avez un crédit immobilier, plus le taux est élevé, plus il vous faut dépenser de l'argent pour honorer vos intérêts", poursuit l’économiste. Aujourd'hui, la charge annuelle de la dette dépasse 50 milliards d'euros. Il s’agit du deuxième poste budgétaire de l'État après l'Éducation nationale.