Après trois jours de grève et des négociations dans l'impasse, Martin Hirsch, directeur de l'AP-HP, a décidé de mettre de l'eau dans son vin. Dans un courrier adressé aux syndicats vendredi, il propose une "autre approche" aux syndicats pour "renouer" le dialogue sur l'organisation du temps de travail. L'ancien haut-commissaire à la Jeunesse dans gouvernement Fillon y avance que les "35 heures ne sont pas remises en cause" et que son objectif reste, "dans la mesure du possible", "la conclusion d'un accord majoritaire" avec les syndicats.
Hirsch "entend" les syndicats. Dans son courrier, la direction de l'AP-HP qui gère en Île-de-France 38 hôpitaux, dresse un "projet de relevé de conclusions" en six points "afin de renouer le fil du dialogue social et dans un souci d'apaisement". Elle dit aussi que les "inquiétudes du personnel ont été entendues" et prend même acte du désaccord des syndicats avec les premières propositions qu'elle avait avancé.
Pour apaiser la colère des personnels hospitaliers, l'AP-HP rappelle que les 35 heures ne sont "pas remises en cause". C'est ce point-là qui avait crispé les négociations, les syndicats accusant la direction de vouloir baisser le temps de travail quotidien sans changer la charge de travail, tout en voulant baisser le nombre de RTT.
"La qualité de l'emploi" avant tout. Martin Hirsch a décidé de répondre à l'inquiétude des personnels en proposant "une autre approche" qui mettra au centre des discussions "la qualité de l'emploi" mais aussi les "conditions de travail" et "les progrès à accomplir en termes d'organisation".
Des "pôles de discussion" dans les services. Et pour être au plus près des souhaits de ses 75.000 fonctionnaires et salariés, l'AP-HP propose d'ouvrir "des espaces d'expression et de discussion, dans les pôles ou services volontaires", sur l'organisation et les conditions de travail afin de dresser "un état des lieux sur le terrain". Le fruit de ces conciliabules seront le prélude à l'élaboration d'un nouveau document qui servirait de base à la reprise des négociations.
La menace d'une grève totale s'éloigne. Pour les syndicats CGT et SUD, ce geste de la direction montre que la mobilisation des agents a été "entendue". Jeudi, après une journée de grève, l'intersyndicale avait mis à l'ordre du jour la question d'une "grève totale" si le projet de Martin Hirsch n'était "pas retiré".