Le Smic sera revalorisé de 1,13% au 1er janvier 2024, portant le salaire minimum brut horaire à 11,65 euros, contre 11,52 euros actuellement, selon un calcul de l'AFP basé sur le niveau de l'inflation en novembre, qui a atteint 3,5% sur un an. Cette augmentation est nettement plus faible que ce qu'avait prédit fin novembre un groupe d'expert sur le Smic.
Environ 15 euros nets de plus par mois : c'est le montant attendu de la revalorisation automatique du Smic au 1er janvier, qui prend en compte l'inflation, dont les derniers chiffres ont été publiés vendredi. Selon un calcul de l'AFP, le Smic sera revalorisé de 1,13% au 1er janvier, portant le salaire minimum brut horaire à 11,65 euros, contre 11,52 euros actuellement. Ces chiffres se fondent sur l'inflation en novembre, qui a atteint 3,5% sur un an, selon l'Insee.
Pour un temps plein, le Smic mensuel brut sera ainsi porté à 1766,92 euros, soit une hausse de 19,72 euros par mois. En net, le Smic passera de 1.383,08 euros à 1.398,69 euros, soit une augmentation de 15,61 euros nets par mois, toujours selon les calculs de l'AFP. Le ministère du Travail doit officialiser cette hausse dans la journée. Le gouvernement peut choisir d'aller au-delà de l'augmentation automatique par "un coup de pouce", mais cela semble exclu et il n'y en a pas eu depuis 2012.
Huitième hausse depuis 2021
Comme chaque année, le panel d'économistes consulté avant chaque hausse s'est prononcé contre cette éventualité dans leur rapport rendu fin novembre, arguant de risques d'effets négatifs "sur l'emploi des personnes fragiles". Le groupe d'experts tablait sur une hausse plus importante, de 1,7% du salaire minimum début 2024.
En France, le Smic est le seul salaire indexé sur l'inflation. Il bénéficie chaque année d'une hausse mécanique au 1er janvier qui tient compte de la hausse des prix pondérée pour les 20% de ménages aux plus faibles revenus. Des revalorisations interviennent aussi en cours d'année dès que l'inflation dépasse les 2%.
Il s'agit ainsi de la huitième hausse depuis janvier 2021. En début de semaine, le ministre du Travail Olivier Dussopt avait relevé que depuis cette date, il y a eu trois revalorisations annuelles et quatre liées à l'inflation. "En intégrant la revalorisation du 1er janvier 2021, nous sommes sur une augmentation de 13,5% du Smic", avait-il indiqué lors d'un point presse, avant cette nouvelle hausse de janvier.
Davantage de salariés au Smic
Le nombre de salariés payés au Smic a fortement augmenté : au 1er janvier 2023, 3,1 millions de salariés du secteur privé non agricole ont bénéficié de la revalorisation, soit 17,3% des salariés. Ils étaient 14,5% un an plus tôt, selon une étude de la Dares publiée cette semaine.
La proportion de bénéficiaires est plus élevée parmi les salariés à temps partiel (38,3%, contre 12,4% pour ceux à temps complet) et au sein des très petites entreprises (26,8% dans celles de 1 à 9 salariés, contre 15% dans les autres). Les femmes sont aussi surreprésentées parmi les bénéficiaires (57,3%).
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Comme le Smic augmente plus vite que le reste des salaires, certains minima de branche sont rattrapés. D'autres, plus rares, sont plus durablement sous le salaire minimum. Un minima inférieur ne signifie pas pour autant que des salariés sont payés sous le Smic : l'employeur doit combler l'écart. Mais lorsque plusieurs niveaux d'ancienneté sont rattrapés par le Smic, cela génère un "tassement" des salaires avec une concentration accrue de salariés autour du Smic. Actuellement, selon un dernier pointage du gouvernement lundi, 34 branches ont des minima sous le Smic, sur un total de quelque 170 branches. Et ce sans compter la revalorisation de janvier.
Remettant un coup de pression, Olivier Dussopt, a fait savoir que "la moitié sera reçue au ministère dans les prochaines semaines", citant par exemple la branche des industries chimiques ou celle des grands magasins. Comme annoncé lors de la conférence sociale de la mi-octobre sur les bas salaires, il a rappelé qu'en juin 2024, "un point global sur les situations de non-conformité" serait effectué : "si elles devaient être importantes, nous proposerons un projet de loi pour modifier le calcul des exonérations dont bénéficient les entreprises concernées".