L'Autorité de la concurrence a lancé une enquête pour faire la lumière sur des soupçons d'entente sur les prix du jambon de la part d'une quinzaine d'entreprises, a-t-on appris vendredi de sources concordantes, confirmant une information du journal Le Monde.
Fleury Michon conteste. "La société Fleury Michon, ainsi que certaines de ses filiales ont reçu de l'autorité de la Concurrence, une notification de griefs pour entente horizontale le 19 février 2018 suite à une procédure initiée en 2013", a indiqué le groupe. Il indique avoir "contesté cette notification", ajoutant ne pouvoir en dire plus à ce stade.
L'Autorité de la Concurrence a partiellement confirmé ces informations, indiquant qu'un dossier était bien "en cours dans le secteur", mais ne pouvant "rien dire sur les pratiques ou les entreprises impliquées".
14 entreprises concernées ? Selon Le Monde, l'enquête, qui vise des jambons sous marque de distributeur ou premier prix, concernerait 14 entreprises, "avec une entente dans les deux sens, en amont et en aval", de "l'ex-Financière Turenne Lafayette à Fleury Michon, en passant par Les Salaisons celtiques (Intermarché) ou le groupe Nestlé". Les pratiques incriminées, qui concerneraient le jambon, mais également d'autres produits de charcuterie, auraient eu cours entre janvier 2011 et avril 2013, selon le quotidien.
Une demande de clémence en octobre 2012 d'une entreprise des secteurs de l'approvisionnement en jambon et de la fourniture des produits de charcuterie a abouti à l'ouverture de cette enquête, d'après Le Monde, qui cite un arrêt de la cour d'appel de Paris, de 2014.
Déjà une amende en 2013. Ce n'est pas la première fois que la filière porcine est dans le collimateur de l'autorité de la concurrence. Le 13 février 2013, celle-ci avait condamné à 4,5 millions d'euros d'amende cinq abattoirs bretons pour avoir "diminué de façon coordonnée leurs abattages de porcs" en 2009 afin de faire baisser le prix de la viande payé aux éleveurs.