Le bilan des soldes d'été dopé par le beau temps et les touristes

La part des Français ayant participé aux soldes d'été a légèrement baissé.
La part des Français ayant participé aux soldes d'été a légèrement baissé. © IROZ GAIZKA/AFP
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avec AFP
Trois-quarts des Français ont participé aux soldes d'été, bien que la formule soit moins attrayante que par le passé. Ce chiffre est certes en recul, mais ce repli est moindre que celui qui avait été anticipé.

Après un démarrage poussif, le beau temps et les touristes ont sauvé les soldes d'été, qui se terminent mardi sur un bilan mitigé alors que la période suscite moins d'enthousiasme qu'autrefois.

"Le pire a été évité" en matière de fréquentation. Selon un sondage Toluna pour le magazine LSA, 75,5% des Français ont participé aux soldes d'été. Cela marque un recul de 1,3 point par rapport à l'an dernier, mais il est bien moindre que ce qui était anticipé (-4,4 points).

"Le pire a été évité. Les fortes remises proposées (souvent 50 à 70% dès la première semaine), la canicule qui a favorisé les ventes de vêtements légers et de chaussures ouvertes, les opérations spéciales en ligne (dont l'Amazon Prime Day) ont réussi à renouveler l'intérêt des consommateurs", estime Philippe Guilbert, directeur général de Toluna.

Habillement et sport parmi les secteurs les plus prisés lors des soldes Comme chaque année, les Français ont cherché les bonnes affaires, principalement dans l'habillement (73% des acheteurs), le sport (32,9%), l'hygiène-beauté (20,4%), la high-tech (15,7%) et la maison/déco (14,9%).

"Les commerçants ressortent globalement satisfaits. C'est d'autant plus notable qu'il y avait de grosses craintes vu que la période avait plutôt mal commencé", note Yves Marin, expert distribution chez Wavestone. En effet, à l'issue du premier jour, le bilan apparaissait inquiétant, avec 15% de ventes en moins et une fréquentation en recul de 7,6 points.

Les ventes privées expliquent le manque d'entrain au début des soldes. Cause de cette désaffection, les ventes privées d'avant-soldes, auxquelles 23,4% des Français ont participé cette année, et qui "ont fait disparaître la traditionnelle ruée du mercredi d'ouverture", selon Philippe Guilbert. Toutefois, la tendance s'était ensuite améliorée lors du premier week-end et début juillet, grâce à l'arrivée de températures estivales.

Mais tout le monde n'en a pas profité équitablement. Ainsi, si les centres commerciaux, les grandes enseignes et les grosses agglomérations s'en sortent plutôt bien, les villes moyennes et les commerces indépendants font en revanche grise mine.

Les indépendants profitent moins des soldes. Pour les indépendants, "la fréquentation comme le panier moyen ressortent en baisse. Les retours de nos commerçants sont globalement mauvais avec des baisses significatives de chiffres d'affaires", note Bernard Morvan, président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH).

Le grand magasin Printemps termine, lui, la période sur une stabilité par rapport à l'an dernier, alors qu'il s'attendait à mieux après un très bon début de saison.

Le secteur internet satisfait, pas les Parisiens. En revanche, internet tire son épingle du jeu : le site d'études spécialisé Eulerian Technologies a constaté une hausse de la fréquentation sur 14,72% des sites français, tandis que son homologue Webloyalty a noté une progression de 10% des commandes.

À Paris, les commerçants sont partagés : si 60% estiment avoir réalisé un supplément de chiffre d'affaires, 57% restent globalement insatisfaits, selon un bilan réalisé par la Chambre de commerce de Paris Île de France. Raison de ce paradoxe : la date de début des soldes d'été, le 28 juin, jugée trop tardive par deux tiers d'entre eux, et qui a en partie plombé les ventes.

Bilan positif en Province. En Province, le bilan est, généralement, plus positif. "Les affaires reprennent en 2017 après (...) une très mauvaise année en 2016, sans doute impactée par la peur des attentats", déclare Cécilia Vignal, gérante d'une boutique de chaussures à Bordeaux, dont les ventes ont progressé d'environ 10% sur la période.

"Les gens sont moins frileux, ils veulent se faire davantage plaisir et on sent bien que le moral est revenu", constate Monique Boissot, vendeuse de vêtements bordelaise. À Marseille aussi, Magali de la boutique Sessun, dresse un "bilan plutôt positif, et un peu meilleur que celui de l'année dernière". Tous constatent également que la période a été portée par le retour des touristes.

"Ça a été long à démarrer". Certaines voix, comme celle de Mylène Duplant, conseillère clientèle chez Naf Naf à Lyon, soulignent que "les soldes ne sont plus aussi mouvementées qu'avant". Cette année "ça a été long à démarrer", note également Emilie Menu, vendeuse chez André à Lyon. De plus, "les gens négocient de plus en plus", cherchant toujours à obtenir des réductions supplémentaires.

 

Beaucoup souhaitent une remise à plat du système des soldes.

Beaucoup, à l'image de la FNH, des grands magasins et de la CCI Paris Île de France, réclament une remise à plat du système. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a promis fin juin qu'une concertation serait engagée à la rentrée.