C’est une maladie insidieuse, souvent mal considérée et parfois moquée. Pourtant, selon le cabinet Technologia cité par Libération qui consacre sa Une à ce sujet, le burn-out touche 3,2 millions de personnes. Le burn-out peut se traduire en français par "syndrome d’épuisement professionnel", une maladie qui se manifeste notamment par des troubles de la concentration, de la mémoire ou par un manque de motivation et de performance. Ce mardi, l’Assemblée nationale discute de la reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle. Qu’est-ce que cela changerait ?
Le combat de Hamon. C’est le député des Yvelines, Benoît Hamon, qui est à l’origine, avec d’autres, de trois amendements sur le burn-out au projet de loi sur le dialogue social du ministre du travail, François Rebsamen. "Le burn-out est un défi social auquel nous devons répondre", explique le député dans une interview à Libération. Pour Benoît Hamon, "les salariés sont principalement jugés à l’aune de leur contribution à la performance globale (...). Ces nouvelles conditions de travail épuisent et parfois broient des milliers de salariés".
Ce qui se passe aujourd’hui. Actuellement, aucune maladie psychique n’est reconnue dans les tableaux des 98 maladies professionnelles. Le burn-out n’a, en plus, pas de définition officielle. Pour que le burn-out soit pris en charge par la sécurité sociale, il faut aujourd’hui prouver un lien direct entre le travail et la maladie et "justifier d’une incapacité permanente partielle de plus de 25%", explique Libération.
Ce que cela changerait. La qualification du burn-out en "maladie professionnelle" aurait de vraies conséquences. Le salarié atteint de ce syndrome ne serait plus considéré comme une personne en dépression nerveuse prise en charge par le régime général de la Sécurité sociale, mais par la branche professionnelle financée par les cotisations des entreprises.
Un changement qui ne ravit évidemment pas le patronat. "Le burn-out ne peut pas être décrété maladie professionnelle car c’est un phénomène très complexe, encore flou, où se mélangent des facteurs internes et externes à l’entreprise", explique le Medef aux Echos. "La clef du problème, ce n’est pas la réparation, c’est une meilleure prévention", plaide encore le patronat. Le gouvernement est lui plutôt réservé sur le sujet et attend un rapport de la Direction générale du travail (DGT) pour se prononcer sur la reconnaissance professionnelle du burn-out.