La consommation mondiale de charbon, énergie fossile la plus émettrice de CO2, va fortement ralentir sur les cinq prochaines années en raison d'une perte d'appétit de la Chine et de la montée en puissance des énergies renouvelables, estime l'Agence internationale de l'énergie.
A l'origine de 37% de l'électricité au lieu de 41%. La planète devrait consommer 5,8 milliards de tonnes de charbon en 2020, ce qui représente une baisse de plus de 500 millions de tonnes par rapport aux estimations précédentes, indique l'AIE dans son rapport annuel sur le marché du charbon publié vendredi. Après avoir atteint 3,3% par an entre 2010 et 2013, la croissance de la demande mondiale va ainsi ralentir à une moyenne annuelle de 0,8% jusqu'en 2020, et la part relative du charbon dans la production d'électricité va diminuer de 41 à 37%.
Préoccupation pour l'environnement. Deux raisons majeures expliquent cette baisse de régime, selon l'Agence : le renforcement des politiques environnementales, dont l'accord de la COP21, et surtout la transformation économique de la Chine, premier consommateur mondial qui engloutit actuellement la moitié des ressources mondiales en charbon. Le géant asiatique, qui connaît aussi un net ralentissement de sa croissance économique, développe une économie davantage axée sur les services, au détriment d'une industrie lourde très énergivore.
L'Inde, futur gros consommateur. Le "King Coal" (roi charbon) a aussi de moins en moins la cote dans les zones développées de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), notamment l'Europe et les Etats-Unis, sous l'effet conjugué d'installations vieillissantes, d'une demande électrique morose, de l'instauration de taxations sur le carbone et de soutiens aux renouvelables, de plus en plus compétitifs. Avec l'Asie du Sud-Est (Indonésie, Vietnam, Malaisie, etc.), l'Inde sera le principal moteur de la croissance du charbon ces prochaines années. Le pays deviendra même le deuxième consommateur mondial devant les Etats-Unis, mais cela restera insuffisant pour contrebalancer significativement la tendance générale, souligne l'AIE.