Le nombre de chômeurs a globalement baissé en 2016. Mais cela ne devrait pas se poursuivre l'année prochaine. C'est "l'effet du Brexit" et de la "stabilisation des contrats aidés". La dette de l'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unédic), selon les prévisions financières de l'organisme publiées mardi.
Une hausse de 79.000 personnes dès 2017. Le gestionnaire de l'assurance chômage prévoit une baisse de 124.000 chômeurs en 2016 en métropole. Quelque 74.000 personnes ont déjà quitté la catégorie A (sans activité) de Pôle emploi depuis janvier et l'opérateur public devrait encore en voir partir 50.000 d'ici à la fin de l'année. Mais dès 2017, leur nombre remonterait de 79.000 personnes, à cause notamment d'un "ralentissement de la croissance". Par conséquent, la dette de l'Unédic, de 25,7 milliards d'euros fin 2015, se creuserait encore à 33,8 milliards fin 2017 et jusqu'à 41,4 milliards fin 2019.
Un taux de chômage stable en 2018. De son côté, le taux de chômage passerait de 9,6% en métropole mi-2016 à 9,4% en fin d'année. Il remonterait ensuite à 9,5% fin 2017, stagnerait en 2018 et atteindrait de nouveau 9,6% de la population active fin 2019. Ces sombres perspectives sont dues à un "ralentissement de la croissance", à cause des incertitudes liées au Brexit. Selon le consensus des économistes, sur lequel se base l'Unédic, la croissance ne serait que de 1,2% en 2017 (contre 1,5% prévu précédemment). Elle s'élèverait ensuite à 1,5% en 2018 et à 1,4% en 2019.
Cette "dégradation de conjoncture" se cumulerait, en outre, avec un "ralentissement des politiques publiques d'emploi". Les créations nettes d'emplois (+109.000 en 2017, dont 76.000 dans le privé) ne suffiraient plus pour compenser la progression de la population active. La morosité attendue sur le marché du travail devrait avoir "d'amples conséquences sur les perspectives financières de l'Unédic", prédit l'organisme, dont la dette atteignait déjà 25,7 milliards d'euros fin 2015.
La dette de l'Unédic devrait atteindre 33,8 milliards d'euros. L'Unédic devrait perdre 4,3 milliards en 2016, puis 3,8 milliards en 2017, pour une dette de 33,8 milliards d'euros à fin 2017. La dette atteindrait, par la suite, 37,8 milliards fin 2018 et 41,4 milliards d'euros fin 2019. Le déficit cumulé de l'assurance chômage dépasserait ainsi largement les recettes annuelles du régime, qui tournent autour de 35 milliards d'euros en moyenne. Ces prévisions sont nettement plus alarmistes que celles publiées en juin 2015 : l'Unédic prévoyait une dette de 35,1 milliards à fin 2018.