Le coût des opérations extérieures des Armées sera financé cette année par les autres ministères à hauteur de près de 400 millions d'euros, au nom de l'effort national de défense, a annoncé mercredi la ministre Florence Parly sur RFI.
"Le canal de la solidarité gouvernementale". "Nous avons été entendus sur une demande très importante que nous avions formulée au ministère des Finances, c'est le fait que le complément de financement pour les opérations extérieures viendrait par le canal de la solidarité gouvernementale", a-t-elle expliqué lors d'une interview en marge du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. "Le complément de financement dont nous avions besoin, presque 400 millions d'euros, sera apporté par une contribution des autres ministères", et "ce n'est donc pas le budget des Armées qui contribuera à ce complément de financement qui est nécessaire pour boucler le financement des opérations extérieures de l'année 2017", a-t-elle détaillé.
Les moyens de la défense menacés ? Sur le total estimé des opérations extérieures (Opex) pour 2017, soit environ 1,45 milliard d'euros, 1,1 milliard relèvera du budget des Armées à la suite d'arbitrages rendus cet été contre seulement 450 millions d'euros les années précédentes. Le "surcoût" des Opex, soit la somme à financer au-delà de la provision prévue en début d'exercice dans le budget des Armées, était jusqu'ici partagé entre l'ensemble des ministères au nom de la contribution nationale à l'effort de défense. Son passage progressif sur le budget des Armées - la provision doit passer à 650 millions en 2018 et atteindre 1,1 milliard en 2020 - est source d'inquiétude car il risque de peser sur les moyens de la défense, notamment les achats d'équipements militaires.
Le dégel de 700 millions d'euros : pas encore de réponse. Par ailleurs, le doute plane encore sur le dégel de 700 millions d'euros de crédits du budget défense en 2017. "C'est un sujet que j'ai traité depuis Dakar, puisque j'ai renouvelé les demandes que j'ai exprimées depuis quelques semaines d'un dégel complet de ces crédits. La demande est en cours d'examen et je ne désespère pas, bien au contraire, de pouvoir obtenir une réponse dans les prochains jours", a déclaré Florence Parly à RFI.