La privatisation d'ADP (ex-Aéroports de Paris) et de la Française des Jeux (FDJ) est en bonne voie. Selon les Echos, le texte juridique qui doit permettre la cession des titres détenus par l'Etat a été finalisé et le Conseil d'Etat vient d'être saisi. Selon le quotidien économique, l'exécutif espère faire figurer la privatisation d'ADP dans le projet de loi Pacte qui doit être présenté le 18 juin en conseil des ministres. Le sujet est aujourd'hui sensible pour le gouvernement, compte tenu du climat social à la SNCF ou dans la fonction publique.
"Bétonner les conditions de régulation". L'exécutif souhaite ainsi "bétonner les conditions de régulation", comme le souligne les Echos. La situation était particulièrement complexe pour ADP, propriétaire des terrains de Roissy ou Orly, dont l'Etat veut garder la propriété même en cas de privatisation.
Une habilitation à procéder par ordonnance. Si le travail préparatoire est bien mené pour ADP, dont l'Etat possède 50,6% du capital, cela devrait être un peu plus long pour la Française des Jeux. La privatisation de la FDJ, propriété de l'Etat qui détient 72% du capital depuis sa création en 1976, est sensible, notamment sur la question de l'addiction et de la régulation. Les parlementaires planchent sur des propositions de loi en vue de créer une autorité de supervision sectorielle unique. Pour que cette privatisation figure dans le projet de loi Pacte, le gouvernement aurait inséré, selon les Echos, une habilitation à procéder par ordonnance.
Des risques d'addiction ? Quant aux risques de la privatisation, l'exécutif entend conserver son monopole des jeux de hasard, interdisant par exemple l'apparition de loteries privées concurrentes, en utilisant notamment ses droits de vote double. Mais les opposants à la privatisation de l’entreprise expliquent que le secteur d'activité, à savoir les jeux d'argent, est bien particulier. Au total, 26,1 millions de Français sont clients de la FDJ, soit plus d’un sur deux alors que le montant engagé augmente du fait de la multiplication des jeux : 193 euros par joueur en 2016, contre 168 en 2009.
Eviter l'ouverture d'un nouveau front social. Le gouvernement, qui planche aussi sur la vente d'actifs d'Engie, espère dégager 10 milliards d'euros. Mais l'exécutif n'est pas à l'abri des éventuels griefs du Conseil d'Etat. Le gouvernement veut à tout prix éviter l'ouverture d'un nouveau front social. Selon les informations des Echos, l'arbitrage définitif d'Emmanuel Macron sur le sujet devrait intervenir en début de semaine, probablement mardi. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire est un ardent partisan de ces privatisations. Mais le chef de l'Etat tient aussi compte de la situation politique, alors que sa majorité montre des signes de division sur la question de la baisse des dépenses publiques.