C'est un nouveau chantier que souhaite ouvrir le gouvernement : une réforme de la formation professionnelle. "Dès la fin de ce mois nous engagerons une concertation pour arriver à une transformation profonde de la formation et de l’apprentissage qui prendra forme au printemps prochain", promet Edouard Philippe dans les colonnes du Journal du Dimanche. L'exécutif entend ainsi mettre fin à un système devenu trop obscur, mais pourrait rapidement faire face à la gronde des partenaires sociaux, comme l'explique Daniel Fortin dans la matinale d'Europe 1, rédacteur en chef du service "Idées et Enquêtes" des Échos.
Une usine à gaz… "Un système complexe mais aussi opaque, coûteux, inefficace. On ne compte plus les adjectifs pour qualifier un système à bout de souffle dont une grosse partie des fonds collectés auprès des entreprise – 7 milliards d'euros -, sont gérés par des organismes paritaires : patronat et syndicats. Ils distribuent les offres de formation. Les résultats : une gabegie impressionnante, avec des dizaines de milliers de centres en tout genre, plus ou moins sérieux et en tout cas plus du tout adapté à la révolution des métiers en cours.
… dont les partenaires sociaux tirent une partie de leur financement. Le gouvernement veut en finir avec les intermédiaires, et permettre aux salariés de commander directement leurs formations à des centres labélisés. Une révolution qui risque de ne pas plaire aux partenaires sociaux, dans la mesure où il tire une partie de leur financement en se rémunérant sur les offres qu'ils proposent.
Un sujet explosif. Si les partenaires sociaux sortent du jeu, ce sera autant d'argent en moins dans leur caisse. Si l'on ajoute à cela la nationalisation prévue de l'assurance chômage, également gérer par la patronat et les syndicats, on risque un recul global du paritarisme. Un sujet qui pourrait s'avérer autrement plus explosif que les ordonnances sur la réforme du code du Travail".