Le gouvernement veillera à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation "injustifiée" des prix des carburants et du fioul domestique, a annoncé jeudi Bruno Le Maire. Il a écarté au passage tout retour à une taxe "flottante". "Nous allons veiller dans les mois et les jours qui viennent à ce que distributeurs et pétroliers tiennent leur engagement de répercuter les prix à la baisse lorsque les prix du baril baissent et qu'il n'y ait pas d'augmentation injustifiée des prix de l'essence à la pompe", a-t-il dit lors d'un point de presse à l'issue d'une réunion avec les professionnels du secteur.
Une enquête menée par la DGCCRF
"J'ai demandé à la direction générale de la Consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de mener une enquête sur les prix du fioul domestique pour nous assurer qu'il n'y ait pas d'effet d'aubaine de la part de certains", a-t-il précisé.
Les cours du pétrole avaient flambé en début de semaine à la suite d'attaques sur des installations pétrolières en Arabie saoudite, avant de refluer. "Le cours du pétrole aujourd'hui est revenu à ce que nous connaissions pour les semaines dernières, 63 dollar le baril, il n'y a donc aucune raison qu'il y ait une augmentation des prix à la pompe et aucune raison qu'il y ait une augmentation des prix du fioul domestique", a jugé Bruno Le Maire. "Nous vérifierons qu'effectivement il n'y ait pas de répercussion à la hausse qui serait injustifiée de la part des distributeurs ou des pétroliers", a-t-il insisté.
La TICPE flottante, "pas de l'argent public bien employé"
Le gouvernement a "les moyens de faire face" en cas de nouvelle flambée, a-t-il assuré, citant le chèque énergie et l'absence de hausse de la taxe carbone en 2020 ainsi que "d'autres instruments", non spécifiés. Le ministre a toutefois écarté le retour à l'avenir d'une taxe "flottante", comme entre 2000 et 2002 sous le gouvernement de Lionel Jospin, pour réduire les prix à la pompe en cas de flambée des cours.
"On parle beaucoup de la TICPE flottante. Je veux juste donner quelques chiffres: si on veut baisser le prix du carburant de trois centimes par litre, c'est-à-dire pas grand chose, il faut dépenser trois milliards d'euros", a indiqué Bruno Le Maire. "J'estime que ce n'est pas de l'argent public bien employé. Avec un milliard d'euros, vous pouvez augmenter la prime à la conversion pour que les gens puissent s'acheter des véhicules électriques, construire des énergies renouvelables, financer la recherche sur le stockage des énergies renouvelables… Je pense que c'est de l'argent mieux employé", a-t-il conclu.