Renault a donc décidé de ne pas respecter scrupuleusement les injonctions de Washington sur l'Iran. Carlos Ghosn, PDG du groupe automobile français, a en effet annoncé qu'il ne quitterait pas la République islamique, même s'il devait fonctionner "avec une voilure réduite".
Etre resté en Iran "donnera un avantage" à Renault. "On n'abandonnera pas. Même si nous devons réduire la voilure très fortement (…) parce que nous sommes persuadés que (…) à un moment ce marché rouvrira et le fait d'être resté en Iran nous donnera certainement un avantage", a déclaré Carlos Ghosn devant les actionnaires, réunis en assemblée générale à Paris.
"Nous n'allons pas abandonner l'Iran, nous aurons un avenir en Iran", a martelé M. Ghosn. "L'Iran ne restera pas au ban des Etats. Cela prendra peut être deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, ce n'est pas grave, à l'échelle de Renault ce n'est rien". Toutefois, a ajouté le PDG, "nous n'allons pas faire ça au détriment des intérêts de Renault, nous veillerons bien à ce que notre présence en Iran ne provoque pas des mesures de rétorsion directes ou indirectes de la part des autorités américaines".
Un choix à rebours des injonctions américaines. Le 8 mai, le président américain Donald Trump a annoncé que son pays se retirait de l'accord historique signé en 2015 entre des grandes puissances et l'Iran, en vertu duquel Téhéran avait accepté de brider son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales. Les États-Unis ont annoncé le retour des sanctions américaines contre l'Iran ainsi que contre toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique. Autre géant français de l'automobile, PSA a décidé de préparer son retrait d'Iran.