C'est une nouvelle mauvaise nouvelle sur le front de l'emploi. PSA envisage en 2017 pour la quatrième année consécutive de recourir à des mesures basées sur le volontariat pour faire partir quelque 2.000 personnes tout en évitant des "plans collectifs de licenciements économiques avec phase contrainte", révèle franceinfo lundi matin.
Pas de licenciements secs. Selon des documents internes que franceinfo s'est procurés, PSA ne prévoit pas de licenciements secs. En revanche, la direction mise sur une hausse des "mobilités externes sécurisées" (projet professionnel vers un autre employeur, congé de reclassement ou de transition professionnelle, etc.), espérant attirer "au moins 1.025 salariés" contre 650 espérés en 2016. En revanche, elle n'envisage que 983 "congés seniors" l'année prochaine, là où près de 1.600 étaient attendus en 2016. Ce dispositif permet aux salariés de partir plusieurs années avant l'âge légal de la retraite (jusqu'à 5 ans à Rennes et Poissy) avec 70% ou 75% de leur rémunération brute. Des congés "longue durée" sont aussi prévus pour environ 125 salariés. Payés 600 euros bruts par mois et assortis d'une prime, ils permettent aux volontaire de quitter l'entreprise pendant deux ans maximum.
"Injustifié" pour les syndicats. "Ce quatrième plan de 2.133 suppressions d'emplois sous forme de pré-retraite et de départs de moins en moins volontaires est inacceptable et totalement injustifié", a réagi la CGT de PSA lundi dans un communiqué. Ce plan "se fait en toute complicité avec le gouvernement", a-t-elle dénoncé. L'Etat est actionnaire de PSA à hauteur de 14%. Aucune indication n'est donnée concernant les recrutements selon le document consulté. Le constructeur rappelle toutefois l'objectif de 1.000 embauches en CDI d'ici fin 2019, fixé dans l'accord triennal conclu en juillet avec les syndicats majoritaires.
Le Brexit et la chute du diesel. Le constructeur, qui compte 57.000 salariés dans sa branche automobile en France, présente lundi après-midi en comité central d'entreprise (CCE) une estimation de ses effectifs pour l'année prochaine. Si PSA va globalement mieux qu'il y a quatre ans, le Brexit et la chute du diesel ont semé le doute. Selon les documents internes révélés par franceinfo, la direction choisit d'aborder l'avenir "avec prudence". En 2015, les comptes du Groupe PSA, premier constructeur français avec 2,97 millions de véhicules vendus dans le monde, sont repassés dans le vert, une première en cinq ans.